Rapport sur les tendances en consommation – Chapitre 9 : Dépenses des consommateurs

Chapitre 9 — Dépenses des consommateurs

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Les habitudes de dépenses, qui donnent une bonne idée du comportement des consommateurs, révèlent diverses tendances socio-économiques et du marché au niveau des ménages. Ainsi, le nombre croissant de couples âgés qui déclarent dépenser pour des services de loisirs et de divertissement (qui est passé de 68 % en 1982 à 93 % en 2002) montre que les finances et la santé de ce groupe s'améliorent. Par ailleurs, l'augmentation des dépenses moyennes de communications des ménages, qui ont plus que triplé entre 1982 (375 $) et 2002 (1 225 $), est révélatrice de la « connectivité » de la société actuelle (Statistique Canada, 1982 et 2002a).

Même si elles sont plus difficiles à documenter, les décisions de ne pas dépenser sont également révélatrices du comportement des consommateurs. Par exemple, si assez de gens y participent, le boycott d'une entreprise ou d'un produit (voire la menace de ce boycott) peut être un moyen efficace pour les consommateurs de faire entendre leur avis. Les boycotts sont à l'origine de plusieurs changements dans le comportement social et commercial des entreprises et, notamment, de l'adoption de certains codes volontaires260. En fait, la décision d'un consommateur de cesser d'acheter un produit peut, en définitive, influer sensiblement sur la stratégie des entreprises. Les nouvelles tendances dans les produits proposés par l'industrie de la restauration rapide illustrent la faculté de réaction du marché à la volonté des consommateurs de lui tourner le dos261.

Données sur les dépenses : incidences analytique

Les données sur les dépenses présentées dans ce chapitre ne sont pas en dollars constants et tous les graphiques sont en dollars courants, car les catégories de biens et de services utilisées dans l'indice des prix à la consommation (IPC) ne coïncident pas toujours suffisamment avec les catégories que l'on trouve dans les données relatives aux dépenses (ce qui complique le processus de conversion en chiffres constants) (voir l'annexe)262. Ainsi, dans l'IPC, le volet soins de santé ne tient pas compte des primes d'assurances, qui représentent la part la plus importante des dépenses de santé des ménages. Néanmoins, pour donner une idée générale des tendances sectorielles des prix, certaines informations tirées de l'IPC sont présentées dans l'ensemble du texte (même si les sources de données ne sont pas parfaitement comparables).

Le présent chapitre examine les principales catégories de dépenses en se fondant sur les données de l'Enquête sur les dépenses des ménages (EDM) de 1997 à 2002 de Statistique Canada (voir l'annexe à propos des limites des comparaisons de séries chronologiques sur une période plus longue). Il présente les tendances du ménage canadien moyen et donne un aperçu des dépenses des ménages dans différents quintiles de revenu et types de ménages. Puis il expose un examen des tendances sectorielles pour les transports, l'alimentation et la santé, y compris une analyse par revenu et groupe socio-démographique, avec des comparaisons sur les 20 dernières années. Globalement, ces analyses expliquent en quoi les décisions d'achat diffèrent quantitativement et qualitativement selon le type de ménages et par rapport au passé.

9.1 Aperçu des dépenses des ménages

D'après les données de l'Enquête sur les dépenses des ménages de 1997 à 2002 de Statistique Canada, l'impôt sur le revenu, le logement, les transports et l'alimentation sont les quatre principales dépenses du ménage canadien moyen. Les catégories de dépenses des ménages qui augmentent le plus vite sont celles des soins de santé et de l'éducation. D'autres dépenses des ménages qui augmentent rapidement et qui sont de nature relativement discrétionnaire, comme les transports, l'ameublement et l'équipement ménager, sont liées à la conjoncture économique favorable de ces dernières années. Parallèlement, les dépenses du ménage moyen ont assez peu augmenté en ce qui concerne les vêtements ainsi que les livres, les magazines et autres imprimés.

Les dépenses de consommation canadiennes remises en contexte

Les Canadiens ne sont pas les seuls consommateurs. En effet, la catégorie des consommateurs grandit partout. Un mode de vie et une culture devenus courants en Europe, en Amérique du Nord, au Japon et dans quelques autres poches de population dans le monde au XXe siècle sont en train de se mondialiser au XXIe siècle.

Dans le monde entier, les dépenses de consommation des ménages (la somme dépensée pour l'achat de biens et de services au niveau des ménages) a franchi la barre des 20 billions de dollars en 2000, soit quatre fois plus qu'en 1960 (en dollars de 1995).

Les revenus augmentant, les gens ont accès à une multitude d'articles de consommation associés à une plus grande prospérité :

  • En 2002, 1,12 milliard de ménages (environ les trois quarts de l'humanité) possédaient un téléviseur au moins.
  • En 2002, on dénombrait 1,1 milliard de lignes de téléphone fixe et 1,1 milliard de lignes de téléphone mobile.
  • Le monde compte aujourd'hui quelque 600 millions d'internautes.

Source : Worldwatch Institute, 2004.

En 2002, les ménages canadiens ont dépensé en moyenne 60 090 $ (voir la figure 9.1), soit une augmentation d'environ 20,4 % par rapport à 1997, où ils avaient dépensé 49 907 $. On arrive donc à près du double des 10,6 % d'inflation pendant cette période, inflation calculée à partir de l'indice d'ensemble des prix à la consommation (IPC). Quatre catégories de dépenses des ménages représentent de manière constante les deux tiers environ des dépenses totales du ménage canadien moyen. Ce sont l'impôt sur le revenu (20 % des dépenses totales en 2002), le logement (19 %), les transports (14 %) et l'alimentation (11 %). Depuis 1997, première année de l'Enquête sur les dépenses des ménages, ces quatre principales dépenses n'ont pas changé et leur part respective des dépenses totales reste très similaire.

Figure 9.1 — Dépenses moyennes par ménage et part des dépenses totales, principales catégories de dépenses, 2002
  Dépenses
moyennes
($)
% des
dépenses
totales

*Les totaux ne sont peut-être pas exacts, car les chiffres ont été arrondis. Retour au texte

Source : Statistique Canada, Enquête sur les dépenses des ménages (2002).

Impôt sur le revenu 12 025 20,0
Logement 11 204 18,6
Transports 8 431 14,0
Nourriture 6 684 11,1
Loisirs 3 537 5,9
Primes d'assurances individuelles et cotisations de retraite 3 415 5,7
Entretien ménager 2 783 4,6
Vêtements 2 450 4,1
Articles et accessoires d'ameublement 1 793 3,0
Soins de santé 1 590 2,6
Produits du tabac et boissons alcoolisées 1 478 2,5
Dons en argent et contributions 1 444 2,4
Éducation 926 1,5
Dépenses diverses 901 1,5
Soins personnels 829 1,4
Jeux de hasard (nets) 313 0,5
Matériel de lecture et autres imprimés 285 0,5
Total des dépenses* 60 090 100

La nature saisonnière des dépenses discrétionnaires

Décembre est le mois où l'on achète le plus et, pour certains biens, c'est le mois des meilleures ventes. En 2002, par exemple, les bijouteries et les magasins de disques ont fait près de 20 % de leur chiffre d'affaires annuel rien qu'en décembre (Lin, 2003). La nature et l'utilisation prévue d'autres biens et services en rendent également la demande saisonnière, ce qui est le cas des vêtements d'hiver, du mobilier de jardin et des services fiscaux. Statistique Canada fait remarquer qu'à cause de ces facteurs saisonniers, jeter un simple coup d'œil aux statistiques mensuelles peut s'avérer insuffisant pour découvrir les tendances sous-jacentes263. Donc, un certain nombre de séries de données publiées par le bureau de la statistique (par exemple, les ventes au détail) sont présentées en variations corrigées des données saisonnières. Quant à l'Enquête sur les dépenses des ménages, elle recueille des données pour toute l'année civile.

Si l'on compare 1997 et 2002, les catégories de dépenses des ménages qui ont augmenté le plus vite sont celles des soins de santé et de l'éducation (voir la figure 9.2). Les dépenses des ménages pour ces services ont augmenté en moyenne de 6,6 % et 6,3 % par an, respectivement, comparé à 3,8 % pour le total des dépenses. Les dépenses sous forme de débours264 augmentant dans des secteurs traditionnellement considérés comme de services publics, il est probable que certains Canadiens aient maintenant à régler des questions qui concernent davantage le marché. Ainsi, les consommateurs qui souhaitent faire suivre des cours particuliers à leurs enfants265 doivent faire des choix quant au programme de cours, aux ressources et aux enseignants, autant de décisions qui leur échappent généralement dans l'enseignement public et à propos desquelles ils ne sont peut-être pas assez informés. Dans quelle mesure les consommateurs sauront-ils utiliser leur connaissance du marché classique pour avoir une assurance de qualité et pour demander réparation dans ce secteur normalement institutionnel?

Figure 9.2

Croissance moyenne annuelle par catégorie de dépenses, 1997–;2002

Source : Statistique Canada, Enquête sur les dépenses des ménages (1997, 2002).

Les dépenses de mobilier et d'équipement ménager, ainsi que de transports, augmentent aussi sensiblement tous les ans (6,1 %). L'augmentation des dépenses en ce qui concerne ces articles est typique en période de croissance économique (voir l'encadré).

Interpréter l'évolution des dépenses des ménages dans le temps

L'évolution des dépenses moyennes peut être due à trois facteurs, les fluctuations du prix des biens ou des services étant le plus évident. Ensuite, les moyennes (calculées sur l'ensemble des ménages interrogés) peuvent aussi changer si le nombre de ménages qui choisissent de dépenser de l'argent sur un article en particulier change. Enfin, il se peut que les ménages choisissent tout simplement avec le temps d'acheter des produits en quantité ou de qualité différentes. Les trois sources de changement devraient être prises en considération dans l'analyse des taux de croissance des dépenses. Les analyses sectorielles des sections 9.4, 9.5 et 9.6 portent essentiellement sur les dépenses et les taux de croissance moyens par ménage déclarant, et elles comparent, si possible, l'information pertinente tirée de l'indice des prix. Cependant, il n'est généralement pas tenu compte explicitement de l'évolution qualitative, car cette variable est difficile à évaluer.

De 1997 à 2002, la croissance des dépenses a ralenti pour certains biens, comme le matériel de lecture et autres imprimés. Dans cette catégorie, elles ont augmenté de 0,7 % par an seulement en moyenne, comparé au taux de croissance annuel moyen de 2,5 % de la composante des articles de lecture de l'IPC pendant la même période. Cette baisse des dépenses tient sans doute en partie à l'évolution technologique et au choix de matériel électronique à moindre prix ou gratuit. Ainsi, la proportion de ménages ne faisant étant d'aucune dépense de lecture a augmenté, passant de 11,6 % en 1997 à 14,2 % en 2002.

À certains égards, le comportement des consommateurs est étroitement lié au cycle économique

La performance du marché dans le secteur de l'automobile, dans celui de la construction d'habitations et dans celui de l'immobilier est liée à l'économie générale. Les ventes d'automobiles et de maisons sont, en moyenne, plus élevées en période d'expansion économique et elles baissent en période de récession. Cette caractéristique « cyclique » est généralement associée aux biens durables (par exemple, le mobilier et l'équipement ménager) et à certains secteurs de services, comme l'hébergement hôtelier et les voyages touristiques. Dans d'autres secteurs, comme l'éducation et les services publics, les tendances des dépenses sont plus étroitement liées à des facteurs institutionnels, tels que les politiques publiques et la réglementation qui influent sur les prix, et sont moins cycliques. Dans l'ensemble, les dépenses de nourriture ne sont pas cycliques, même si certains aliments, comme les fruits et légumes, peuvent être très saisonniers.

Possibilités de recherche

L'aperçu des tendances des dépenses des ménages présenté dans cette section repose sur 17 catégories principales de dépenses prédéterminées de Statistique Canada. Dans des tableaux de dépenses détaillés, chacune de ces catégories est divisée en un certain nombre de sous-composantes et, ajoutées à d'autres sources, ces données peuvent améliorer l'analyse des interactions des consommateurs dans les secteurs du marché. De premiers exemples de ce travail sont donnés aux sections 9.4, 9.5 et 9.6 sous forme d'analyses sectorielles. D'autres études d'examens sectoriels détaillés, en pensant notamment à la perspective historique et aux questions de consommation courantes, devraient être encouragées et entreprises par tous les groupes d'intervenants.

L'Enquête sur les dépenses des familles (EDF, prédécesseur de l'Enquête sur les dépenses des ménages) ne portait pas sur les dépenses dans les territoires canadiens. L'Enquête sur les dépenses des ménages le fait depuis peu, ce qui pourrait beaucoup aider à discerner les questions de consommation qui concernent ces régions du pays.

Il serait bon aussi de trouver des solutions aux nombreux obstacles techniques rencontrés dans l'utilisation des données de l'Enquête sur les dépenses des ménages et de l'Enquête sur les dépenses des familles, et dont il est question dans l'annexe.

9.2 Dépenses par quintile de revenu

Les moyennes de tous les ménages donnent une idée générale des habitudes de dépenses des ménages au Canada, mais les données sont souvent difficiles à interpréter. D'autres détails apparaissent lorsque l'on examine les habitudes de dépenses selon les groupes socio-démographiques. La présente section examine les habitudes de dépenses des quintiles de revenu faible par rapport à ceux de revenu élevé (la section suivante examine les dépenses par types de ménages). Naturellement, les tendances répertoriées dans cette section sont liées aux changements généraux qui interviennent dans la situation financière des ménages tels qu'ils sont présentés dans les chapitres précédents du présent rapport.

Si, depuis 1997, les dépenses augmentent dans tous les quintiles de revenu des ménages, il n'est pas surprenant que les niveaux de revenu influent fortement sur les niveaux de dépenses (voir la figure 9.3). Les décisions de consommation ont un sens très différent pour les ménages qui appartiennent au quintile du plus faible revenu et qui, en 2002, n'ont dépensé qu'un sixième environ de ce qu'ont dépensé les ménages du quintile de revenu le plus élevé (20 222 $ contre 120 227 $). La différence tient en partie au fait que la taille moyenne des ménages dans le quintile du revenu le plus élevé est plus grande. Par exemple, Statistique Canada a apporté des corrections pour tenir compte des différences dans la taille des ménages en utilisant les données de l'EDM de 2001 et mentionne que le ratio des dépenses totales pour les quintiles les plus bas et les plus élevés étaient de un pour quatre (Statistique Canada, 2003a, p. 16).

Figure 9.3 — Dépenses moyennes par ménage, par quintile de revenu, 1997 et 2002
  Dépenses moyennes
par ménage ($)
Taux de croissance
annuel moyen
(%)
1997 2002

Source : Statistique Canada, Enquête sur les dépenses des ménages (1997, 2002).

Quintile le plus bas 16 335 20 222 4.4
Deuxième 29 519 35 625 3.8
Troisième 43 992 52 633 3.7
Quatrième 60 894 71 741 3.3
Quintile le plus élevé 98 793 120 227 4.0

Les dépenses des ménages à faible revenu correspondent principalement aux nécessités de la vie. Ainsi, en 2002, à peu près 52 % de ces dépenses correspondaient à l'achat d'articles entrant dans une des trois catégories suivantes : nourriture, logement et vêtements (voir la figure 9.4). Cette concentration sur les nécessités de la vie diminue à mesure que le revenu du ménage augmente. Ainsi, elle passe à 36 % pour les ménages du troisième quintile de revenu et à 28 % pour le quintile des revenus les plus élevés. Les dépenses de nourriture, de logement et de vêtements dans ce dernier sont probablement différentes aussi sur le plan qualitatif, car en dollars, les ménages concernés ont dépensé environ 3,2 fois plus que ceux du quintile du plus faible revenu en 2002.

Pour les ménages à faible revenu, les questions d'accès aux services essentiels et du prix de ces services sont très importantes. Dans le cas du prix de l'énergie et de l'alimentation, par exemple, il y a une limite évidente à la réduction quantitative des achats à laquelle peut procéder un ménage pour compenser la hausse des prix. Il est primordial aussi pour ces consommateurs, qui ont peut-être beaucoup de mal à faire face à des dépenses élémentaires, de trouver des logements à prix abordable.

Figure 9.4

Part des dépenses totales des ménages dans les principales catégories de dépenses et dépenses moyennes par ménage, par quintile de revenu des ménages, 2002

Nota : Contrairement à ce qui se passe dans les ménages des autres quintiles de revenu, pour les ménages du quintile de revenu le plus bas, les vêtements et l'impôt sur le revenu ne font pas partie des quatre grandes dépenses du ménage. En 2002, par exemple, leurs dépenses de logement et de nourriture étaient suivies par l'entretien ménager (1 355 $), les loisirs (999 $) et les soins de santé (789 $).

Source : Statistique Canada, Enquête sur les dépenses des ménages (2002).

En 2002, l'impôt sur le revenu représentait 28 % des dépenses des ménages du quintile supérieur et 4 % du quintile inférieur. En dollars, le ratio d'impôts payés par le quintile de revenu le plus élevé par rapport au quintile des plus faibles revenus était alors de 44 pour 1, comparé à  71 pour 1 en 1997. Il est probable que ce changement tienne en partie au fait que plus de gens appartenant au quintile des plus faibles revenus étaient salariés en 2002 qu'en 1997. Avec un taux de croissance annuel de 13,1 % de 1997 à 2002, l'impôt sur le revenu est de loin la catégorie de dépenses qui augmente le plus rapidement pour les ménages de ce quintile. Parallèlement, le taux de croissance annuel moyen pour le quintile des ménages aux revenus les plus élevés n'a été que de 2,7 %. Les catégories de dépenses qui ont le plus augmenté pour ces ménages élevés étaient celles des jeux de hasard (10,2 %) et de l'éducation (9,7 %).

Possibilités de recherche

Plus d'études visant à comprendre les habitudes de consommation canadiennes aideraient probablement dans la recherche continue sur les questions relatives à la pauvreté. L'examen de la pauvreté amène à s'interroger sur des valeurs divergentes qui suscitent divers débats. Ainsi, on se demande si l'on devrait se préoccuper principalement des possibilités offertes aux pauvres ou des résultats qu'ils obtiennent :

[Traduction] Si nous nous intéressons aux résultats des pauvres, il serait peut-être bon d'utiliser un résultat matériel, comme la consommation, plutôt qu'une évaluation de l'ensemble des possibilités, comme le revenu monétaire. Cela vaut tout particulièrement si les gens peuvent consommer des choses que leur revenu ne leur permet pas d'acheter. Les cadeaux de la famille et des amis, en espèces et en nature, ainsi que les transferts en nature des gouvernements, comme les logements subventionnés, en sont deux exemples importants. (Pendakur, 2001, p. 128)

D'autres études sur cette pauvreté définie par la consommation supposeraient également de se demander de quelles dépenses il faudrait tenir compte dans une évaluation de la consommation de base des ménages.

9.3 Dépenses par type de ménage

Les dépenses des ménages de conjoints sans enfant et de conjoints aînés (généralement sans enfant au foyer non plus) sont celles qui ont le plus augmenté entre 1997 et 2002, soit à un taux annuel moyen de 4,7 %, comparé à 3,8 % pour tous les ménages (voir la figure 9.5). En revanche, les dépenses des ménages composés d'aînés vivant seuls sont celles qui ont le moins augmenté durant cette période. En général, les dépenses totales de l'ensemble des ménages d'une personne ont moins augmenté. Quant aux ménages monoparentaux, leurs dépenses ont connu une croissance rapide, mais ce sont eux qui ont le moins dépensé en moyenne de tous les ménages à plusieurs personnes et ce, de manière constante.

Figure 9.5 — Dépenses moyennes des ménages par type de ménage, 1997 et 2002
  1997
($)
2002
($)
1997–;2002 —
Taux de
croissance
annuel moyen
(%)

Source : Statistique Canada, Enquête sur les dépenses des ménages (1997, 2002).

Tous les ménages 49 907 60 090 3,8
Ensemble des ménages d'une personne 27 710 32 069 3,0
Aînés, une personne 20 230 22 447 2,1
Ensemble des ménages de conjoints 60 432 74 052 4,1
Aînés, ménages de conjoints 37 316 46 867 4,7
Ensemble des ménages de conjoints sans enfants 48 084 60 449 4,7
Ensemble des ménages de conjoints avec enfants 67 342 82 365 4,1
Ensemble des ménages monoparentaux 36 087 44 991 4,5

En 2002, les dépenses moyennes des ménages les plus élevées étaient celles des ménages composés de conjoints avec enfants (82 365 $), comparé à tous les autres types de ménages pris en considération dans le présent rapport. Ces ménages avaient un pouvoir d'achat discrétionnaire assez important. En effet, à l'exception de trois catégories seulement266, leurs dépenses moyennes étaient les plus élevées parmi les types de ménages examinés. Si l'on exclut la nourriture, le logement et l'impôt sur le revenu, les ménages composés de conjoints avec enfants ont dépensé plus de 40 000 $ en 2002, comparé à un peu plus de 30 000 $ pour l'ensemble des ménages.

Les ménages de conjoints avec enfants sont donc des consommateurs plus actifs dans plusieurs domaines, y compris certains secteurs qui évoluent assez rapidement, comme celui du matériel informatique et des services Internet (voir la figure 9.6). Comme plus de la moitié des ménages composés de conjoints avec enfants ont contracté un emprunt hypothécaire267, ce sont aussi des consommateurs importants du secteur des services financiers. En outre, plusieurs secteurs sont, de par leur nature même, liés au cycle de vie de ce type de ménage, y compris, à diverses étapes, aux soins aux enfants et à l'éducation, par exemple. Donc, si les ménages de conjoints avec enfants dépensent plus dans bien des secteurs, leur situation exige aussi plus d'efforts pour protéger leurs intérêts de consommateurs sur plusieurs fronts en même temps, tout en essayant, dans bien des cas, de gérer deux emplois à plein temps.

Figure 9.6 — Dépenses moyennes des ménages et pourcentage de ménages déclarants, postes de dépenses détaillés, ménages de conjoints avec enfants, 2002
  Dépense moyennes des ménages ($) Ménages déclarants (%)
Conjoints avec enfants Ensemble des ménages Conjoints avec enfants Ensemble des ménages

Source : Statistique Canada, Enquête sur les dépenses des ménages (2002).

Versements hypothécaires réguliers 5683 3409 56 37
Éducation 1857 926 75 44
Dépenses de garderies d'enfants 665 287 28 12
Matériel et fournitures informatiques 516 341 70 48
Services Internet 235 159 64 45

En dollars, les dépenses totales des ménages monoparentaux (44 991 $ en 2002) diffèrent sensiblement de celles des ménages composés de conjoints avec enfants (82 365 $)268. Les dépenses de nourriture et le logement représentent donc une source relativement plus importante de stress pour les premiers en ce qui concerne la gestion de leur argent. En 2002, les ménages monoparentaux dépensaient environ 7 500 $ de moins en logement et en nourriture que les ménages composés de conjoints avec enfants (voir la figure 9.7)269, même si ces deux postes représentaient 35 % de leurs dépenses totales, contre 28 % seulement pour les ménages composés de conjoints avec enfants. Quant aux transports et à l'impôt sur le revenu, les dépenses des ménages monoparentaux déclarants étaient nettement inférieures à celles des ménages composés de conjoints avec enfants.

Figure 9.7

Part des dépenses totales dans des catégories de dépenses données et dépenses moyennes par ménage, pour les ménages avec enfants, 2002

Source : Statistique Canada, Enquête sur les dépenses des ménages (2002).

L'examen d'autres sous-catégories de dépenses donne une meilleure idée de la situation particulière des ménages monoparentaux et des difficultés parfois plus grandes auxquelles ces consommateurs sont confrontés lorsqu'ils doivent faire face aux besoins du ménage tout en jonglant avec des contraintes de temps et de ressources. Tout d'abord, il arrive que certains ménages monoparentaux ne puissent pas acheter de biens durables, comme les appareils électroménagers. Comparé aux ménages composés de conjoints avec enfants, la probabilité est moins grande qu'ils aient chez eux un lave-linge ou un sèche-linge270. Ainsi, en 2002, 21,1 % des ménages monoparentaux déclaraient des dépenses de laveries automatiques et de nettoyage à sec libre-service, comparé à 15,3 % des ménages composés de conjoints avec enfants. Les ménages monoparentaux faisaient plus état aussi de dépenses de taxi (41,3 % en 2002, comparé à 26,2 % des ménages composés de conjoints avec enfants). Il n'est pas surprenant non plus que les ménages monoparentaux déclarent moins souvent posséder un véhicule ou en avoir un en location-bail271. Le fait qu'il est plus probable également que les ménages monoparentaux louent leur logement et qu'ils déménagent à un moment ou à autre272 explique peut-être aussi qu'ils déclarent généralement plus de dépenses de services de déménagement, d'entreposage et de livraison (9,1 % en 2002, comparé à 6,7 % des ménages composés de conjoints avec enfants).

Les dépenses totales des personnes âgées vivant seules atteignaient 22 447 $ en 2002. Comme le ménage canadien moyen, ces personnes consacrent la majorité de leurs dépenses à quatre grands postes : la nourriture, le logement, les transports et l'impôt sur le revenu. La principale différence est qu'en 2002, la nourriture et le logement représentaient 43 % des dépenses des ménages composés d'une personne âgée, soit la part la plus importante pour tous les ménages étudiés dans le présent chapitre (voir la figure 9.8).

Les personnes âgées vivant seules étaient le seul type de ménage à voir une augmentation de la part de leurs dépenses de logement, qui est passée de 26 % en 1997 à 28 % en 2002. En dollars, leurs dépenses de logement annuelles moyennes ont augmenté de 1 041 $ entre 1997 et 2002, dont 692 $ sont allés à des dépenses supplémentaires pour la location d'un logement.

Figure 9.8

Part des dépenses totales dans des catégories de dépenses données et dépenses moyennes par ménage, pour les ménages aînés, 2002

Source : Statistique Canada, Enquête sur les dépenses des ménages (2002).

Les personnes âgées donnent plus

Les dons en argent et les contributions des ménages aînés dépassent la moyenne de l'ensemble des ménages canadiens. En 2002, les ménages composés d'aînés vivant seuls ont donné en moyenne 1 830 $ et les ménages composés de conjoints aînés, 2 841 $, comparé à 1 444 $ pour l'ensemble des ménages. La même année, à peu près 6 $ sur 10 $ que les ménages aînés allouaient à des contributions sont allés à des paiements en argent ou d'appui à d'autres personnes vivant au Canada. Les œuvres caritatives religieuses ou laïques étaient les autres principales bénéficiaires de la générosité des ménages aînés.

Comparé aux personnes âgées vivant seules, les ménages composés de conjoints aînés consacraient une moins grande part (30 % en 2002) de leurs dépenses totales à la nourriture et au logement. Comme il était beaucoup plus probable qu'ils fassent état de l'entretien d'un véhicule privé (voir la section 9.4), leurs dépenses moyennes de transport sont nettement supérieures à celles des aînés vivant seuls. En outre, une plus forte proportion de couples aînés déclarent des dépenses correspondant à un certain nombre de postes discrétionnaires, dont les vêtements, les boissons alcoolisées, l'équipement de loisirs, l'hébergement en voyage, les journaux et les services de téléphone cellulaire (voir la figure 9.9). Alors que les aînés vivant seuls réduisent peut-être ces dépenses discrétionnaires pour gérer leur budget dans les limites de leurs revenus plus faibles, les ménages de conjoints aînés semblent bénéficier de plus de souplesse dans leurs décisions de consommation.

Figure 9.9 — Dépenses moyennes des ménages et pourcentage de ménages déclarants, postes de dépenses détaillés, ménages aînés, 2002
  Dépenses moyennes des ménages ($) Ménages déclarants (%)
Aînés –; ménages de conjoints Aînés –; ménages d'une personne Aînés –; ménages de conjoints Aînés –; ménages d'une personne

Source : Statistique Canada, Enquête sur les dépenses des ménages (2002).

Vêtements pour femmes et pour fillettes 527 253 93 65
Vêtements pour hommes et pour garçons 354 60 89 20
Boissons alcoolisées 491 219 73 44
Matériel de loisirs et services connexes 454 160 77 49
Hébergement en voyage 417 102 39 16
Journaux 177 107 82 59
Services cellulaires 124 23 31 10

En 2002, les ménages composés de conjoints sans enfant, dont les trois quarts environ comprenaient une personne de référence âgée de 45 ans ou plus dans l'Enquête sur les dépenses des ménages273, ont dépensé en moyenne 60 449 $, soit environ 13 500 $ de plus que les ménages composés de conjoints aînés. L'impôt sur le revenu plus élevé représentait 45 % de cette différence, tandis que le logement et les transports en représentaient 20 % et 10 %, respectivement. Les dépenses de loisirs sont également notables. En effet, les ménages composés de conjoints sans enfant dépensaient en moyenne 3 508 $, comparé à 2 446 $ pour les conjoints aînés. Il sera intéressant de voir dans quelle mesure ces habitudes de dépenses persistent avec le passage à la retraite de la première vague de la génération du baby-boom et influent sur les tendances du groupe d'âge des 65 ans et plus, étant donné qu'avec :

leurs niveaux d'instruction supérieurs, on peut s'attendre également à ce que les futurs aînés fassent bondir la fréquentation des musées et des arts de la scène, des centres de conditionnement physique […] Habitués à étudier et à comparer de l'information provenant de diverses sources, les aînés de demain pourraient également être mieux placés pour élargir leurs choix de possibilités récréatives et de loisirs. (Conseil consultatif national sur le troisième âge, 2000)

Les sections 9.4 à 9.6 présentent des exemples d'analyses sectorielles que l'on pourrait approfondir en utilisant des données plus détaillées des principales catégories de dépenses de Statistique Canada, en même temps que d'autres sources de recherche.

Possibilités de recherche

L'analyse des dépenses de tous les Canadiens âgés de 65 ans et plus devrait sans doute être approfondie, et la ventilation de ces dépenses devrait être plus détaillée. Une fois à la retraite, les membres de la génération du baby-boom auront probablement plus d'activités de consommation plus diverses, alors que le nombre croissant de personnes « plus âgées » aura peut-être du mal à faire face à l'essentiel. De même, la comparaison des habitudes de dépenses des familles à revenu unique et des familles à deux revenus permettrait sans doute de cerner l'incidence sur la consommation de la tendance au double revenu. Il reste nécessaire aussi de continuer de suivre et d'analyser plus en détail les pressions en matière de dépenses que subissent les groupes relativement plus désavantagés, comme les ménages monoparentaux et ceux composés d'une personne. Des études sur les habitudes de dépenses selon d'autres caractéristiques socio-démographiques (origine ethnique, éducation) donneraient une image plus complète des consommateurs au Canada aujourd'hui.

9.4 Dépenses de transport des consommateurs

Les frais de transport sont très importants pour les ménages canadiens qui, en 1986, dépensaient pratiquement autant en moyenne en transport qu'en nourriture. Depuis les dépenses de transport sont toujours supérieures à celles de nourriture. Par exemple, l'achat d'un véhicule représente souvent la deuxième transaction en importance pour un certain nombre de ménages, après l'achat d'un logement.

Conséquences de l'utilisation de véhicules au Canada

Les Canadiens sont de fervents utilisateurs des transports privés. Si jamais des initiatives de transport durable devaient être prises, il faudrait changer la façon d'utiliser la voiture. Les automobiles et les camions privés représentent une part importante des transports et coûtent relativement cher sur le plan environnemental. Cette sous-évaluation du prix par rapport au coût environnemental réel fait que l'on privilégie à tort les transports privés, ce qui a des conséquences de répartition importantes  :

[Traduction] […] dans les pays industriels axés sur la voiture, ceux qui ne peuvent pas s'en acheter une ou qui ne peuvent l'utiliser n'ont souvent pas accès aux emplois, aux écoles, aux centres de santé et à d'autres destinations importantes. Les enfants, les personnes handicapées, les pauvres et les personnes âgées sont non seulement rendus moins mobiles par un système fondé sur l'automobile, mais en plus, ce sont surtout eux qui font les frais de ce système. En effet, ce sont les personnes affaiblies physiquement qui souffrent le plus de la pollution, et ce sont le plus souvent les pauvres que l'on déplace pour construire des routes274.

En 2002, pour le ménage moyen, les transports représentaient une dépense de 8 431 $, comparé à 3 271 $ en 1982, soit un taux de croissance annuel moyen de 4,8 % (voir la figure 9.10)275, par rapport à 3,4 % pour la composante transports de l'Indice des prix à la consommation (IPC). Les moyens de transport privés comptent pour au moins 90 % dans les dépenses moyennes de transport les années où il y a eu enquête depuis 1982. En 2002, 88 % des ménages ont mentionné ce type de frais. Pour comparaison, 39 % seulement faisaient état de dépenses dans la catégorie des autobus urbains, du métro, des tramways ou des trains de banlieue. Apparemment, les Canadiens préfèrent généralement la commodité et la liberté que semble leur offrir leur voiture, et quelque 80 % des banlieusards utilisent leur propre voiture pour se rendre à leur travail et pour en revenir (Sully, 2003, p. 3).

Figure 9.10

Dépenses de transport moyennes de ménages, années données, 1982-2002

Source : Statistique Canada, Enquête sur les dépenses des familles (1982, 1986, 1992) et Enquête sur les dépenses des ménages (1997, 2002).

Les ménages à faible revenu ne sont pas les seuls à déclarer des dépenses de transport urbain et suburbain. Si l'on prend les ménages qui faisaient état de telles dépenses en 2002, les dépenses moyennes atteignaient 348 $ pour le quintile du plus faible revenu et 523 $ pour le quintile du revenu le plus élevé. De plus, la proportion de ménages qui font état de telles dépenses est importante dans tous les quintiles de revenu. Il y a cependant une différence importante entre les ménages des quintiles à revenu moyen et à revenu élevé et ceux des revenus les plus faibles. En effet, si certains ménages signalent des dépenses de transport en commun, pratiquement tout le monde dans ces quintiles supérieurs fait état de dépenses d'utilisation d'un véhicule personnel (voir la figure 9.11). Pour ces ménages, les transports en commun semblent s'ajouter à la voiture qu'ils possèdent ou qu'ils ont en location-bail276. En revanche, d'après les données sur les ménages du quintile du plus faible revenu, ces derniers sont plus nombreux à dépendre entièrement ou principalement des transports en commun urbains ou suburbains, puisque seuls 57 % d'entre eux déclarent aussi des dépenses liées à l'utilisation d'un véhicule automobile. Tout changement dans les prix des transports en commun ou dans le nombre d'itinéraires desservis par les autobus aura donc des conséquences disproportionnées pour les personnes qui disposent d'un revenu moindre. Comme il est noté ailleurs dans le présent rapport, les ménages monoparentaux et les ménages composés d'une personne âgée, notamment, font moins souvent état de dépenses de transport privé.

Figure 9.11

Pourcentage des ménages faisant état de dépenses liées à l'utilisation d'un véhicule automobile et aux transports en commun urbains et suburbains, par quintile de revenu, 2002

Source : Statistique Canada, Enquête sur les dépenses des ménages (2002).

Le passage de l'achat à la location-bail

La composition de ce que les ménages achètent avec leur budget de transport privé a changé. Plus précisément, il y a moins de probabilité, dans les années d'enquête récentes, qu'un ménage déclare l'achat d'un véhicule, neuf ou d'occasion. Cette baisse est due, en partie, à un passage à la location-bail (voir la figure 9.12). En 2002, 11 % des ménages faisaient état de frais de location-bail, contre 2 % en 1986277. Les renseignements sur l'indice des prix pour la location-bail ne sont malheureusement disponibles qu'à partir de 1998 et, entre 1998 et 2002, le taux de croissance annuel, soit 0,3 %, était très faible, tout comme celui des achats de véhicules, soit 0,04 %.

Figure 9.12

Dépenses moyennes par ménage déclarant et pourcentage de ménages déclarants, pour l'achat et la location-bail d'un véhicule*, années données, 1986–;2002

*La déclaration de dépenses correspond à l'année d'enquête pendant laquelle l'achat a été effectué, tandis que les données relatives à la location-bail sont cumulatives. Voir l'encadré pour plus de détails.

Source : Statistique Canada, Enquête sur les dépenses des familles (1986, 1992) et Enquête sur les dépenses des ménages (1997, 2002).

La tendance au crédit-bail automobile semble ralentir

Les données de l'Enquête sur les dépenses des familles et de l'Enquête sur les dépenses des ménages concernant l'achat d'un véhicule automobile par opposition à la location-bail (calculée en frais de crédit-bail) ne sont pas vraiment comparables. Les données sur les achats sont particulières à l'année de l'enquête où s'est fait l'achat, alors que les données sur la location-bail sont cumulatives (p. ex., les pourcentages déclarés en 2002 tiennent compte non seulement des ménages qui ont commencé leur location-bail en 2002, mais aussi de ceux qui ont fait état de tels frais correspondant à un véhicule loué l'année précédente). Selon les analystes de l'industrie, la tendance à la location-bail diminue, seules 27 % des voitures neuves ayant fait l'objet d'un crédit-bail en 2001, comparé à 40 % en 1997 (Hougherty, 2002, C1). On a fait remarquer que les constructeurs automobiles ont perdu des milliards de dollars au milieu des années 1990 en surestimant la valeur résiduelle des voitures dans les contrats de location-bail, et que les révisions à la baisse de la valeur résiduelle qui ont suivi ont, par conséquent, fait augmenter les versements mensuels dans le cadre des crédits-bail (Diekmeyer, 2002, C2). D'autres tendances étroitement liées dans le secteur de l'automobile (voir l'encadré sur l'option de financement sans intérêt) encouragent probablement aussi certains consommateurs à préférer l'achat à la location-bail.

Une plus grande disponibilité et la promotion de la location-bail automobile ont permis au consommateur d'avoir plus de choix, mais il n'est pas si simple de comparer les deux options, à savoir la location-bail et l'achat. En effet, la décision se prend en fonction de différentes raisons. Des consommateurs qui optent pour la location-bail considèrent le transport comme un service comportant des frais annuels, alors que ceux qui achètent, acquièrent un bien dont la valeur diminue avec le temps. Donc, la location-bail permet aux consommateurs d'accéder à des voitures qu'ils ne pourraient pas s'offrir autrement sur la base de mensualités, mais il arrive souvent qu'ils se retrouvent sans rien à la fin de la période de location-bail. Les détails des contrats de location-bail (conditions de rachat, limitation du kilométrage et pénalités connexes, etc.) influent peut-être aussi beaucoup sur le coût de la location-bail pour un ménage donné. Les consommateurs trouvent des outils, comme les calculatrices en ligne, qui les aident à comparer les prix à l'achat et en location-bail, mais il reste parfois difficile de tenir compte d'impondérables, comme le kilométrage final, et de bien cerner et interpréter les conditions stipulées dans un contrat de location-bail. En revanche, la location-bail offre aux consommateurs certains avantages, comme un accès pratique à des véhicules qui sont toujours sous garantie et un transfert relativement facile d'une voiture neuve à une autre.

« Financement à 0 % d'intérêt » : de quoi faire encore réfléchir les consommateurs

D'après Statistique Canada, « les primes offertes par les constructeurs, notamment l'option de financement sans intérêt et les sommes remises en espèces, semblent avoir incité les consommateurs à acheter plus de camions » (à noter que « camion » comprend par définition les mini-fourgonnettes et les véhicules utilitaires sport très populaires) (Statistique Canada, 2003c, p. 2). Ces offres ont toutefois de quoi troubler les consommateurs. Par exemple, les annonces pour les options de financement sans intérêt donnent un taux en fonction du prix demandé plutôt que du prix de vente actuel. En fait, si l'option de financement influe sur le prix, il arrive que l'option de financement sans intérêt coûte en fait plus cher à certains consommateurs. Le consommateur doit, par exemple, prendre en compte des facteurs comme le montant du versement initial, les modalités de financement et les remises ou les primes associées à l'achat au comptant auxquelles on renonce. Dans la diffusion légale d'une de ses publicités, une société reconnaissait qu'en choisissant l'offre de financement d'un achat, il arrive que le consommateur perde des remises et des primes, ce qui peut faire augmenter le taux d'intérêt réel278.

Plus de camions en circulation

La proportion des ménages qui déclarent acheter des camions augmente depuis 1982 (voir la figure 9.13). Cela s'explique en partie par le fait que le terme « camion » s'applique aussi aux mini-fourgonnettes et aux véhicules utilitaires sport, qui sont deux composantes en forte croissance de l'industrie automobile et qui représentent une part de plus en plus importante des ventes de véhicules au Canada ces 20 dernières années279. Pour le sous-groupe des ménages déclarant un achat280, entre 1982 et 2002, la somme dépensée en moyenne pour un camion a augmenté plus rapidement que celle dépensée pour une automobile (7,7 % par an en moyenne contre 4,8 %). La valeur unitaire moyenne de ces camions légers est supérieure à celle des voitures particulières. Ainsi, en 2001, elle s'élevait à 32 886 $ contre 24 370 $ pour les voitures (Statistique Canada, 2002c). La popularité croissante des camions soulève des questions sur la consommation d'énergie et, par conséquent, sur les émissions de gaz à effet de serre281, car ils consomment généralement plus que les voitures.

Figure 9.13

Dépenses moyennes par ménage déclarant et pourcentage de ménages déclarants, achat par type de véhicule, années données, 1982–;2002

Source : Statistique Canada, Enquête sur les dépenses des familles (1982, 1986, 1992) et Enquête sur les dépenses des ménages (1997, 2002).

Parmi les types de ménages pris en considération dans le présent chapitre, ce sont les ménages de conjoints avec enfants qui dépensent le plus en transport privé. En 2002, leurs dépenses moyennes pour ce type de transport atteignaient 10 929 $, comparé à 7 740 $ pour tous les types de ménages. Les ménages composés de conjoints sont donc plus susceptibles d'avoir une automobile –; en fait, plus de la moitié des couples avec enfants déclarent avoir au moins deux véhicules282 (Statistique Canada, 2003b). Ces ménages influencent donc les tendances à la location-bail du secteur de l'automobile et le développement des fourgonnettes et autres camionnettes. La génération du baby-boom vieillissant, ce sont probablement les ménages composés de conjoints sans enfant qui orienteront les tendances de demain (voir l'encadré ci-dessous).

La génération du baby-boom change le paysage des routes canadiennes

Dans les années 1980, les constructeurs automobiles ont bien compris que les automobiles existantes ne correspondaient pas aux besoins de la génération du baby-boom et ils ont lancé la première fourgonnette compacte moderne, maintenant appelée « mini-fourgonnette » (Desrosiers, non daté). Maintenant que les enfants de cette cohorte de parents ont grandi et quittent le nid familial, les routes canadiennes devraient connaître d'autres changements. Par exemple, on a lié à la génération du baby-boom le fait que les ventes annuelles de véhicules à deux roues aient plus que doublé entre 1996 et 2001, car l'âge moyen des acquéreurs était de 44 ans environ (Vienneau, 2003). Les lancements de modèle prévus et le changement d'image intervenu sur le marché des voitures de luxe sont également influencés par la demande attendue de la génération du baby-boom, qui est dans ses années de meilleurs revenus (Palmer, 2003). Et, si les années de la fourgonnette touchent sans doute à leur fin, cette génération devrait accorder la priorité à la sécurité offerte par les grosses voitures, et les camionnettes, comme les 4X4, resteront probablement une catégorie en plein essor283.

Prix de l'essence et primes d'assurance en hausse

Le prix de l'essence et le montant des primes d'assurance-automobile sont les deux principales composantes des coûts d'utilisation des automobiles (voir la figure 9.14). De 1982 à 2002, les dépenses d'essence déclarées par les ménages ont augmenté de 2,7 % par an en moyenne, soit relativement plus que l'augmentation correspondante de l'indice des prix de l'essence (2,4 %). L'augmentation du prix de l'essence a toutefois été plus marquée de 1997 à 2002 (3,3 % par an en moyenne), et elle a influé directement sur les dépenses des ménages. Pour ce qui est des primes d'assurance, en 2002, elles s'élevaient en moyenne à 1 384 $ par ménage faisant état de telles dépenses, soit presque trois fois le montant dépensé en 1982, ou une augmentation de 5,3 % par an en moyenne. Parallèlement, l'indice du montant des primes d'assurance-automobile a augmenté de façon similaire, soit de 5,2 % par an en moyenne. Toutefois, en 2002, l'augmentation sur 12 mois a été particulièrement forte, soit de 13,2 %, et la hausse des primes a continué de retenir l'attention en 2003 (voir l'encadré ci-dessous).

Primes d'assurance-automobile : des temps difficiles pour les consommateurs

Les primes d'assurance-automobile ont augmenté en moyenne de 8,4 % entre décembre 2002 et décembre 2003 (Statistique Canada, 2004), soit un taux de croissance annuel élevé qui, en fait, représente la plus petite augmentation sur 12 mois depuis juillet 2002 et qui est relativement faible, comparée aux 22,1 % relevés en juillet 2003 (Statistique Canada, 2003d), par exemple. Il semblerait qu'un nombre croissant de personnes aient donc choisi de prendre le risque de conduire sans assurance plutôt que de payer des primes plus élevées284. Ce comportement survient alors que le taux de vol de voitures est plus élevé au Canada qu'aux États-Unis et qu'il continue d'augmenter (Statistique Canada, 2003e). Pour que les automobilistes continuent de s'assurer, la New Brunswick Insurance Brokers Association, notamment, encourage ses clients à ne pas présenter de demande d'indemnisation pour limiter le coût des primes (CBC News Online, 2003b). Plusieurs gouvernements provinciaux sont intervenus au cours de 2003, prenant des mesures et proposant des projets de réforme afin de réduire les coûts pour les conducteurs (Gouvernement de l'Ontario, 2004). De plus, un débat s'est ouvert sur les avantages comparatifs des régimes d'assurance publics et privés285.

Figure 9.14

Principaux coûts d'utilisation des véhicules automobiles, dépenses moyennes par ménage déclarant, 1982–;2002

Source : Statistique Canada, Enquête sur les dépenses des familles (1982, 1986, 1992) et Enquête sur les dépenses des ménages (1997, 2002).

En comparaison de l'essence et des primes d'assurance, les dépenses moyennes d'entretien et de réparation des véhicules automobiles286 des ménages déclarants, qui s'élevaient à 703 $ en 2002, sont faibles. Cependant, elles concernent un grand nombre de consommateurs, car la plupart des automobilistes se rendent tous les ans dans un garage. En effet, selon une enquête sur la réparation des voitures réalisée auprès de plus de 22 000 membres de l'Association canadienne des automobilistes, seules 25 % des personnes interrogées n'ont fait faire aucune réparation en 2002 (Association canadienne des automobilistes, 2003).

Il est particulièrement difficile pour les consommateurs de s'assurer d'en avoir pour leur argent quand ils ont besoin de services comme ceux de réparations automobiles. Les connaissances de bien des consommateurs sont limitées en la matière et, souvent, ils sont incapables d'évaluer le travail qui leur est présenté comme nécessaire. Certains mécaniciens profitent malheureusement du pouvoir que leur donne l'information asymétrique, surtout s'ils sont rémunérés à la commission. Dans une de ses enquêtes sur les réparations automobiles, l'Association pour la protection des automobilistes (APA) s'est présentée chez différents garagistes avec un véhicule qui avait parfois du mal à démarrer. Un câble de la batterie avait été desserré pour provoquer le problème. Au final, le client s'est vu remettre des factures allant de zéro au montant incroyable de 1 240 $ (APA, 2003). Les résultats de l'étude ont mené à la conclusion déconcertante suivante : environ 51 % des réparations ne sont pas nécessaires (APA, 2003). Les tendances technologiques dans le secteur de l'automobile pourraient aussi accentuer ces problèmes à l'avenir (voir l'encadré ci-dessous).

Lien technologique entre consommateurs et concessionnaires automobiles

Les progrès technologiques ont transformé le monde de l'entretien et de la réparation automobile. Beaucoup d'améliorations profitent au consommateur en ce qui concerne la fiabilité et la longévité, mais l'apparition de problèmes électroniques soulève quelques questions. Selon une société américaine d'experts-conseils du secteur automobile, en 2002, 14 % des réclamations de propriétaires de voitures neuves concernaient des problèmes électroniques, contre 8 % en 1987 (O'Donnell, 2003). Le président américain de Certified Car Care fait remarquer que les voyants de moteur s'allument très facilement et, dans bien des cas, seul un concessionnaire peut les éteindre, même si tout va bien (O'Donnell, 2003). La dépendance croissante envers les services de réparation des concessionnaires soulève des problèmes de concurrence  :

[Traduction] On estime que de 70 % à 75 % des réparations automobiles effectuées au Canada le sont chez des garagistes indépendants et le reste, chez des concessionnaires. Or, il se peut que les consommateurs qui s'adressent aux garagistes indépendants ne sachent pas qu'ils n'ont pas toujours accès à l'information liée à la technologie utilisée dans l'entretien et la réparation des véhicules. Cette technologie est celle des systèmes de diagnostic embarqué ou systèmes OBD […] Pour bien l'utiliser, le garage doit investir dans l'équipement voulu et assurer la formation continue de ses techniciens, ce qui est cher. Sans accès aux codes, les garagistes indépendants risquent de ne pas pouvoir diagnostiquer les véhicules et, donc, de limiter la liberté du consommateur de choisir où il fera réparer son véhicule. (Alberta Motor Association, 2003)

Le pouvoir de l'information risque donc d'échapper encore plus au consommateur et de passer des mécaniciens aux constructeurs automobiles, les réparations automobiles s'appuyant de plus en plus sur des diagnostics informatiques. Ce changement finira peut-être par poser des problèmes de concurrence et d'entrée sur le marché et, par conséquent, de consommation.

Voyages par avion

En 2002, les dépenses moyennes de transport aérien s'élevaient à 1 715 $ par ménage déclarant, soit un taux de croissance annuel moyen de 4,0 % depuis 1982, contre 6,6 % dans l'indice des prix des transports aériens pour la même période. La proportion de ménages faisant état de dépenses de transports aériens (21 % en 2002) suit plus ou moins les cycles économiques et elle subit l'influence des événements internationaux. De fait, après le 11 septembre 2001, le trafic passager a chuté par rapport aux chiffres records de 2000 (Transports Canada, 2002). Parallèlement, les compagnies aériennes à prix réduit ont pris de l'expansion au Canada. Cette situation, conjuguée à la modification de la réglementation et au fait que le secteur utilise Internet, favorise une concurrence relativement intense à l'avantage des consommateurs et l'adoption de diverses stratégies publicitaires (voir l'encadré ci-dessous).

Quand le prix affiché ne dit pas tout

L'évolution de la réglementation, l'utilisation d'Internet et, plus récemment, les attentats du 11 septembre 2001 changent sensiblement les interactions des Canadiens avec le secteur du transport aérien. Si Internet facilite l'accès des consommateurs aux renseignements sur les voyages, il les expose aussi plus directement à la tarification assez complexe et changeante des compagnies aériennes. De plus, aujourd'hui, le prix des billets est majoré par un certain nombre de surtaxes imposées aux transporteurs afin d'aider les compagnies aériennes à améliorer leur situation financière difficile (Office des transports du Canada, 2003, p. 8). D'après un groupe de défense des consommateurs, certaines publicités sont trompeuses pour les consommateurs : par exemple, le prix du billet Montréal-Halifax annoncé à 64 $ augmente, en fait, de 79 % une fois ajoutés les frais et surtaxes (Option consommateurs, 2003). Cette tendance a aussi été relevée par le commissaire aux plaintes relatives au transport aérien : « Trop souvent, un prix rêvé, annoncé en fanfare, s'avère être le même que le prix régulier du transporteur ou d'un concurrent, voire lui être supérieur, une fois les taxes et les frais non divulgués ajoutés. » (Office des transports du Canada, 2002, p. 26)

Les consommateurs qui voyagent en avion font état d'un certain nombre de problèmes. Le commissaire aux plaintes relatives au transport aérien explique que la majorité des plaintes287 déposées en 2001 et 2002 concernaient la qualité du service (attitude du personnel, manque de communications, files d'attente, etc.) et les horaires (retards, changements, et annulation de vol). Cependant, le nombre total des sujets de plaintes diminue, puisqu'il est passé de 5 171 en 2001 à seulement 2 204 en 2002288.

Possibilités de recherche

Étant donné l'importance des dépenses pour les ménages en jeu, les questions relatives au transport des consommateurs méritent tout particulièrement l'attention. Les habitudes de dépenses en ce qui concerne les transports privés et les primes connexes offertes sur le marché doivent être considérées en tenant compte des questions soulevées par les changements climatiques et, par exemple, du coût global pour l'environnement. Malheureusement, comme la fraude reste inhérente au secteur des voitures d'occasion et des réparations automobiles, il est probable que d'autres ressources devront encore être investies dans ces domaines. De plus, quand divers facteurs font monter les pressions concurrentielles dans un secteur, il s'avère nécessaire d'examiner soigneusement les procédés publicitaires émergents. Enfin, d'autres études sur les tendances en matière de transport par groupe socio-démographique permettraient de mieux comprendre les problèmes de mobilité et d'accès de certains Canadiens. Par exemple, pour les ménages à faible revenu, il serait particulièrement important d'analyser l'incidence des changements dans l'offre de transports en commun sur l'accès à des possibilités d'emploi, à un choix pour les consommateurs et à des services essentiels.

9.5 Dépenses alimentaires des consommateurs

L'alimentation, poste budgétaire important des consommateurs canadiens, est le quatrième poste de dépenses des ménages. En 2002, les dépenses alimentaires moyennes des ménages s'élevaient à 6 684 $, comparé à 4 131 $ en 1982 (voir la figure 9.15), ce qui représente un taux de croissance annuel moyen de 2,4 %, comparé aux 2,7 % de la composante alimentaire correspondante de l'Indice des prix à la consommation. Comme le fait remarquer l'annexe, les données corrigées des dépenses de 1982 laissent supposer que la part de l'alimentation dans les dépenses des ménages diminue.

Figure 9.15

Dépenses alimentaires moyennes des ménages, tous les ménages, années données, 1982–;2002

Source : Statistique Canada, Enquête sur les dépenses des familles (1982, 1986, 1992) et Enquête sur les dépenses des ménages (1997, 2002).

En 2002, plus des trois quarts des dépenses alimentaires moyennes des ménages correspondaient à des achats effectués dans des magasins, par opposition à des restaurants. Ces dépenses ont augmenté de 2,4 % par an en moyenne depuis 1982, soit un peu moins que les 2,5 % de la composante des magasins dans l'indice des prix de l'alimentation. La croissance de l'indice des prix de l'alimentation achetée dans des magasins était donc inférieure au taux d'inflation (3,0 %). Les consommateurs bénéficient tout spécialement des progrès technologiques et des améliorations dans la productivité, qui entraînent une baisse durable du prix de la plupart des produits (Ministres fédéral, provinciaux et territoriaux de l'Agriculture, 2002, p. 2). L'indice des prix des aliments achetés dans les magasins a lui aussi moins augmenté que celui des aliments achetés dans les restaurants (3,5 %), sur lequel la taxe sur les produits et services (TPS), instaurée en 1991, influe beaucoup (voir la figure 9.16). En proportion des dépenses alimentaires moyennes des ménages, les restaurants ont effectivement reculé dans les années 1990, passant de 26 % en 1992 à 22 % en 2002. Certains lient la tendance à la baisse enregistrée dans l'industrie de la restauration dans les années 1990 non seulement à l'instauration de la TPS, mais aussi à la récession (Little et Bennett, 1999).

Figure 9.16

Indice des prix à la consommation, ensemble des prix, aliments achetés dans des magasins et aliments achetés dans des restaurants, 1982–;2002

Source : Calculs du Bureau de la consommation fondés sur des données de Statistique Canada, séries v737346, v737417 et v737344 de CANSIM.

Revenu et nature des dépenses alimentaires

Les dépenses correspondant aux aliments achetés dans les magasins sont inférieures, en chiffres absolus, pour les ménages des quintiles de faible revenu. Cela tient en partie au fait que la taille moyenne du ménage est plus petite dans ces groupes289. Les achats alimentaires dans les magasins représentent, toutefois, une proportion plus élevée des dépenses alimentaires des ménages à faible revenu (voir la figure 9.17). Selon une étude québécoise des bons de remises hebdomadaires des supermarchés, certains se demandent si les rabais ne tendent à être inférieurs à la moyenne la semaine où les prestations sociales sont versées (Collectif pour l'équité des bons rabais en alimentation, 2001). De plus, malgré une faible croissance du prix des aliments achetés dans les magasins, les coûts ont tendance à être plus élevés pour un panier à provisions nutritif (voir l'encadré ci-dessous). Dans une étude qualitative de la consommation, des personnes à faible revenu font effectivement remarquer que le prix de la nourriture est un obstacle à une alimentation saine. Un participant déclare : « Je cherche toujours des articles en promotion, et ce sont généralement des aliments transformés ou emballés. » (Santé Canada, 2003a, p. 6) Il semble donc que, dans leurs dépenses alimentaires, certains ménages à faible revenu aient des difficultés à en avoir pour leur argent sur le plan monétaire et nutritif.

Évaluation du prix d'une bonne alimentation

Le panier à provisions nutritif (PPN) établit le prix des aliments qui représentent un apport alimentaire correspondant aux achats alimentaires des ménages canadiens ordinaires (Hatfield, 2002, p. 3). Il repose sur les habitudes de consommation alimentaire moyennes de la population. Ainsi, il comprend des aliments sains que les gens aiment manger : ce n'est donc ni une nourriture idéale ni une nourriture bon marché, mais qui satisfait aux besoins nutritifs (Hatfield, 2002, p. 3). Il est utilisé au Canada depuis presque 50 ans. Un examen de cette mesure a conclu qu'elle semble être un bon outil pour surveiller un des principaux déterminants de la sécurité alimentaire individuelle, à savoir l'alimentation à prix abordable (Nathoo et Shoveller, 2003, p. 67). Ce panier n'est pas calculé à l'échelle nationale mais pour différentes régions. Par exemple, le coût hebdomadaire moyen du PPN pour une famille de quatre personnes à Edmonton avoisinait les 132,10 $ en 2002, soit une augmentation de 12,5 % depuis 1999 (Gouvernement de l'Alberta, 1999 et 2002). Pour comparaison, la composante des aliments achetés en magasin dans l'Indice des prix à la consommation a augmenté de 8,6 % au cours de la même période.

Figure 9.17

Dépenses alimentaires moyennes et part des dépenses alimentaires en magasin, par quintile de revenu, 2002

Source : Statistique Canada, Enquête sur les dépenses des ménages (2002).

Les contraintes de temps ont changé les habitudes de consommation alimentaire

Les contraintes de temps se répercutent sur les habitudes alimentaires des ménages d'aujourd'hui. Tout d'abord, il semblerait que le temps moyen de préparation des repas soit maintenant de 15 à 30 minutes, contre 45 minutes il y a dix ans (Poirier, 2002). De plus, la part du dollar alimentaire correspondant à des achats faits dans des magasins pour « d'autres aliments, matières et préparations alimentaires290  » est passée de 0,06 $ en 1982 à presque 0,10 $ en 2001 (Statistique Canada, 2003a). Seul un quart des familles canadiennes consomment maintenant des repas entièrement faits à la maison tous les jours, comparé à la moitié des familles en 1992 (Muhtadie, 2003). La dépendance des ménages envers les aliments transformés ou préparés en magasin est donc une tendance grandissante.

Obligation d'étiquetage pour aider les Canadiens à faire des choix éclairés en matière d'alimentation

Pour aider les Canadiens à manger sainement, Santé Canada a instauré, le 1er janvier 2003, un étiquetage nutritionnel obligatoire (Santé Canada, 2003b). Le règlement, qui remplacera graduellement un modèle volontaire, obligera les fabricants de produits alimentaires préemballés à communiquer des renseignements tels que la teneur en graisse et en acides gras saturés et trans. Pour la première fois au Canada, des allégations relatives à une alimentation saine concernant la réduction des risques de cardiopathie, de cancer, d'ostéoporose et de d'hypertension seront aussi autorisées. L'alimentation joue un grand rôle dans ces maladies chroniques, dont la prévalence et la gravité croissent avec l'âge.

Selon une étude qualitative de consommation réalisée par Santé Canada, le manque de temps est l'obstacle à une alimentation saine le plus souvent cité (Santé Canada 2003a, p. 5). Quand on manque de temps, on mange plus d'aliments tout préparés ou de commodité, on achète des plats-minute ou à emporter, ou on saute même des repas (Santé Canada 2003a, p. 5). D'après une étude réalisée dernièrement aux États-Unis, tous les jours, un enfant sur trois mange un repas-minute (Picard, 2004). Par conséquent, ces repas constituent maintenant jusqu'à 38 % de l'apport calorique d'un enfant, comparé à moins de 2 % en 1970 (Picard, 2004). Au Canada, en 2001, 7 % des dépenses alimentaires du ménage moyen allaient à des achats dans des restaurants-minute pendant un déplacement local (Statistique Canada, 2003a), alors que l'on parlait de 5,5 % en 1982. Pour les couples avec enfants et les parents seuls, la proportion en 2001 était légèrement supérieure, soit 7,5 % et 8,7 %, respectivement. Cette dépendance croissante à l'égard des aliments-minute ou de commodité, dont les portions sont souvent trop grandes et qui sont déséquilibrés sur le plan nutritif (CHEO, 2002), contribue peut-être à l'obésité infantile. De 1981 à 1996, le taux d'obésité au Canada a presque triplé chez les garçons de 7 à 13 ans (de 5,0 % à 13,5 %) et plus que doublé chez les filles (de 5,0 % à 11,8 %) (CBC News Online, 2000).

Les considérations relatives à une bonne alimentation sont toutefois généralisées et s'étendent à tous les groupes d'âge :

[Traduction] De plus en plus, la nourriture est considérée comme un produit de mieux-être par l'industrie. Cette tendance s'est probablement dessinée en réponse à la génération du baby-boom qui cherche à retarder le processus de vieillissement. (Ontario Food Processing Research and Services Committee, 2003, p. 7)

Pour aider à prévenir certains problèmes de santé, de plus en plus de consommateurs se tournent vers les aliments nutraceutiques ou fonctionnels291. En outre, on s'est aperçu que c'est la génération du baby-boom, ainsi que les générations plus jeunes préoccupées par leur santé, qui sont le moteur du marché des aliments biologiques (Cunningham, 2001).

Des choix variés sont offerts sur le marché pour satisfaire aux préférences et aux intérêts des consommateurs, mais il peut s'avérer difficile d'analyser et d'évaluer le volume d'information connexe important. On s'inquiète notamment de ce que les consommateurs se renseignent entièrement dans les médias, dont l'information est partielle, et interprètent ces données à leur gré (Rostoks, 2004, p. 38). C'est surtout déroutant quand les conclusions qui sont tirées changent avec le temps. En fait, plus de la moitié (56 %) des Canadiens ont déclaré, en 2001, qu'ils en avaient assez de recevoir des messages contradictoires sur ce qu'ils devraient manger pour être en bonne santé (CTV News, 2002).

De plus, certains acteurs de l'industrie semblent créer volontairement des problèmes sur le plan de l'information pour les consommateurs. En 2003, l'Agence canadienne d'inspection des aliments a ouvert une enquête sur les suppléments alimentaires destinés aux athlètes tels que les barres énergétiques, les boissons et les préparations pour perdre du poids. Elle a conclu que les affirmations portant sur des bienfaits sur le plan de la santé ou de la performance et qui ne peuvent être prouvées constituent une forme de fraude courante avec ce genre de produits (Waldie, 2003).

Le choix des consommateurs, la sécurité alimentaire et la biotechnologie soulèvent des questions de recherche importantes

Le lancement de nouveaux produits alimentaires diminuerait depuis quelque temps aux États-Unis, puisqu'on en était à 9 145 en 2000, contre 16 863 en 1995, année record (Harris, 2002). Cette baisse tient peut-être au fait que les regroupements dans l'industrie de la transformation des aliments ont réduit le nombre d'entreprises qui offrent de nouveaux produits (Harris, 2002, p. 25). De plus, comme les détaillants consacrent plus d'espace aux produits distribués sous leur propre étiquette, la place accordée aux nouveaux produits diminue (Harris, 2002, p. 25). Ces tendances, et d'autres comme les frais de présentation et les rabais pour promotion 292, amènent à s'interroger sur l'évolution à long terme des choix alimentaires des consommateurs. Elles concernent également le marché canadien de l'épicerie, où les fusions se font plus nombreuses depuis 10 ans. Le Bureau de la concurrence estime que les quatre principales chaînes de supermarchés représentent aujourd'hui quelque 75 % des ventes totales des magasins d'alimentation au Canada (Bureau de la concurrence, 2002, p. 1). Donc :

Devant les regroupements et l'intégration verticale, les participants à l'industrie redoutent de plus en plus les abus de position dominante sur le marché, car ce risque a augmenté […] le Bureau continue d'examiner rigoureusement les fusions et les plaintes de comportements anticoncurrentiels présumés liés à ce secteur d'activité important. (Bureau de la concurrence, 2002, p. 1)

En 2001, les résultats d'une enquête menée dans huit pays, dont le Canada, expriment ainsi les préoccupations en matière de sécurité alimentaire :

[Traduction] La sécurité alimentaire est considérée comme un sujet aussi important que la pauvreté, le chômage, les soins de santé et l'éducation. (GlobeScan Inc., 2001, p. 10)

Des enquêtes montrent que, pour presque 80 % des Canadiens, la sécurité alimentaire est en fait très prioritaire (Agriculture et Agroalimentaire Canada, 2002). Comme le dit le président d'une grande chaîne de supermarché, la sécurité alimentaire est le talon d'Achille de l'industrie (Strauss, 2004, p. B2). Au vu des récents incidents sur le plan de la sécurité alimentaire, les gouvernements ont pris des mesures d'exécution renforcées (CBC News Online, 2003c). Les contrôles de la qualité postproduction tels que les ionisations représentent une autre possibilité pour traiter ces problèmes de transformation, mais ils créent des inquiétudes pour les consommateurs.293 Divers acteurs de l'industrie alimentaire reconnaissent donc l'ampleur des défis à venir, et la sécurité alimentaire restera un domaine important en matière de recherche sur la consommation.

La biotechnologie alimentaire est un autre sujet de préoccupation important pour les consommateurs. Bien que le Canada soit le troisième producteur de cultures génétiquement modifiées (GM) et que plus de 60 aliments GM soient autorisés à la vente294, les Canadiens sont très réservés en ce qui a trait aux aliments GM. Selon une enquête nationale réalisée en 2003, les Canadiens sont généralement favorables à bien des utilisations de la biotechnologie médicale, mais ils sont de plus en plus méfiants en ce qui concerne les aliments génétiquement modifiés qui font leur apparition dans les rayons des épiceries; si une majorité de Canadiens (52 %) y restent favorables, cet appui a baissé depuis 1997, où il était de 67 % (Université de Calgary, 2003).

Des pesticides295 et des herbicides moins utilisés, des aliments plus nutritifs et de meilleures cultures agricoles sont les avantages possibles des différentes utilisations des cultures GM. Toutefois, il y a des risques, y compris des effets inconnus sur la santé à long terme et une contamination croisée non contrôlée dans le système de transformation des aliments296 et dans l'environnement naturel. L'analyse coût-avantage est donc complexe et, pour les consommateurs, difficile à évaluer pleinement. Un code d'étiquetage volontaire des produits génétiquement modifiés a été lancé en 2003, mais on n'en connaît pas encore l'effet sur le marché (Gouvernement du Canada, 2003). Il est évident que la biotechnologie alimentaire est un des domaines qui doivent faire l'objet d'études continues, tout particulièrement en ce qui concerne la communication d'information aux consommateurs.

Possibilités de recherche

Les ménages canadiens ont un certain nombre de besoins en matière de protection et d'information en ce qui a trait aux habitudes de consommation alimentaire. Il y a les questions que soulèvent, sur le plan de la sécurité, les tendances actuelles de l'agriculture et de la transformation des aliments, ainsi que des interrogations sur des technologies telles que les modifications génétiques et l'irradiation des aliments. La diversité ethnique est une autre tendance à souligner, car elle a une incidence sur l'approvisionnement des magasins d'alimentation et, donc, sur les exigences en matière de sécurité et d'information des consommateurs. D'autres études sur la consommation sont nécessaires pour progresser dans l'évaluation importante des risques associés au secteur alimentaire. Il faudra encore travailler sur beaucoup de ces questions afin de couvrir plus de perspectives (comme l'éthique et le bien-être social) que normalement dans beaucoup d'autres questions de consommation. La diffusion de l'information aux consommateurs est un autre défi important, puisqu'il faut concilier transparence et nécessité de fournir des renseignements encore plus compliqués.

9.6 Dépenses de santé des consommateurs

Depuis 20 ans, la proportion de ménages qui déclarent des dépenses de santé comprend toujours pratiquement tous les ménages (98 % en 2002). Les dépenses de santé moyennes des ménages augmentent relativement vite, soit de 5,7 % par an en moyenne de 1982 à 2002 (voir la figure 9.18). Les dépenses augmentent même plus rapidement ces derniers temps (6,6 % de 1997 à 2002). Les dépenses de santé des ménages, qui s'élevaient en moyenne à 1 590 $ en 2002, représentent encore une partie relativement petite des dépenses totales (2,6 %). Toutefois, dans la mesure où l'augmentation des dépenses de santé est plus élevée que celle des dépenses totales, cette part semble augmenter (1,9 %, selon les données corrigées de 1982; voir l'annexe).

Figure 9.18

Dépenses de santé moyennes des ménages, tous les ménages, années données, 1982-2002

Source : Statistique Canada, Enquête sur les dépenses des familles (1982, 1986, 1992) et Enquête sur les dépenses des ménages (1997, 2002).

En quoi consistent les dépenses de santé des ménages?

Dans les enquêtes sur les dépenses des ménages de Statistique Canada, on entend par dépenses de santé payées toutes les dépenses de santé directes, ce qui comprend tout ce qui n'est pas couvert par les assurances, comme les exclusions, les franchises et les dépenses dépassant les plafonds (Chaplin et Earl, 2000). Les dépenses pour lesquelles les demandeurs sont remboursées ne font donc pas partie des dépenses payées. Voici les principales catégories de dépenses relatives aux soins de santé qui sont étudiées dans la présente section :

  • produits médicaux et pharmaceutiques prescrits
  • autres produits médicaux et pharmaceutiques
  • produits et services ophtalmologiques
  • services dentaires
  • primes d'assurance-maladie297.

Difficultés à corriger les données des dépenses de santé pour tenir compte de l'augmentation des prix

Si l'on se fonde sur les tendances présentées à la figure 9.19, il apparaît que l'augmentation des dépenses de santé moyennes a été particulièrement forte en termes réels dans les années 1990. Toutefois, comme on le souligne dans l'encadré, on est limité quant à la façon de corriger des données détaillées sur les dépenses en utilisant les données de l'Indice des prix à la consommation.

Cala vaut pour les soins de santé. La composante des soins de santé de l'IPC ne tient pas compte des primes d'assurance-maladie. Les primes d'assurance-maladie étant une composante importante des dépenses de santé moyennes, comme le montre l'Enquête sur les dépenses des familles et l'Enquête sur les dépenses des ménages, l'indice des soins de santé de l'IPC ne peut pas toujours servir de déflateur. Toutefois, pour certaines sous-catégories de dépenses de santé, les données de l'IPC sont présentées à titre d'indication générale de la tendance des prix.

Figure 9.19

Taux de croissance annuel moyen des dépenses de santé et composante des soins de santé de l'Indice des prix à la consommation, périodes données, 1982–;2002

Source : Statistique Canada, Enquête sur les dépenses des familles (1982, 1992), Enquête sur les dépenses des ménages (2002), et série v737544 de CANSIM.

Les primes d'assurance-maladie représentent la part la plus importante des dépenses de santé du ménage moyen (34 % en 2002) (voir la figure 9.20) ces dépenses s'élevant à 539 $. Les deuxièmes plus grosses dépenses de santé sont celles relatives aux produits médicaux et pharmaceutiques (25 %, prescrits et en vente libre réunis). Elles sont suivies par les dépenses de soins dentaires (18 %). Ces trois postes réunis représentent plus des trois quarts des dépenses de santé payées totales.

Figure 9.20 — Composition des dépenses de santé du ménage moyen, années données, 1982–;2002
  1982 (%) 1986 (%) 1992 (%) 1997 (%) 2002 (%)

Source : Statistique Canada, Enquête sur les dépenses des familles (1982, 1986, 1992) et Enquête sur les dépenses des ménages (1997, 2002).

Produits médicaux et pharmaceutiques prescrits 12 12 15 17 16
Autres produits médicaux et pharmaceutiques 7 8 8 10 9
Produits et services de soins ophtalmologiques 12 13 13 13 11
Services dentaires 23 25 22 19 18
Primes d'assurance-maladie 36 34 31 28 34
Autres produits et services de soins de santé 10 9 12 12 12
Dépenses de soins de santé moyennes 522 $ 648 $ 867 $ 1156 $ 1590 $

Les dépenses des ménages pour les produits médicaux et pharmaceutiques, en particulier prescrits, augmentent

Les dépenses relatives aux médicaments prescrits représentent maintenant, au Canada, 80 % des dépenses totales de médicaments298, par rapport à 70 % en 1990 (Institut canadien d'information sur la santé, 2003a). Au cours des deux dernières décennies, les dépenses moyennes de produits médicaux et pharmaceutiques des ménages canadiens ont augmenté de 7,1 % par an en moyenne. Cette augmentation est en partie due au fait que les ménages ont déclaré davantage d'achats de produits médicaux et pharmaceutiques prescrits (voir la figure 9.21)299. Lorsque l'on ajuste cette croissance, les dépenses de produits prescrits par ménage déclarant sont passées de 107 $ en 1982 à 383 $ en 2002, ce qui représente un taux de croissance annuel moyen de 6,6 %, soit bien plus que le taux de 3,6 % de la composante des médicaments prescrits de l'IPC de 1985 à 2002300. S'agissant de l'augmentation (en termes réels) des dépenses relatives aux produits prescrits par ménage déclarant, entre 1978 et 1998, un rapport de Statistique Canada fait les commentaires suivants :

En ce qui concerne les ordonnances, soit les ménages achètent plus, soit ils paient une part plus importante des frais. Certains régimes de prestations ont instauré des partages des frais plus importants, par des franchises, des coassurances et des quote-parts, pour les ordonnances; certains encouragent l'utilisation de médicaments génériques. [Il y a d'autres facteurs comme] le rôle accru des traitements médicamenteux, ainsi que des coûts réels plus élevés des nouveaux médicaments délivrés sur ordonnance. (Chaplin et Earl, 2000, p. 63)

Figure 9.21

Produits médicaux ou pharmaceutiques prescrits, dépenses moyennes des ménages et pourcentage des ménages déclarants, années données, 1982–;2002

Source : Statistique Canada, Enquête sur les dépenses des familles (1982, 1986, 1992) et Enquête sur les dépenses des ménages (1997, 2002).

Ce rôle croissant des traitements médicamenteux et la tendance des dix dernières années à faire sortir des hôpitaux plus tôt (Institut canadien des actuaires, 2002, p. 1) peuvent se révéler être de plus en plus difficiles pour certaines personnes. Ainsi, les ménages du quintile des plus faibles revenus sont bien plus susceptibles, aujourd'hui, de faire état de dépenses en rapport avec des produits médicaux et pharmaceutiques prescrits. Le pourcentage des personnes déclarantes est passé de 44 % en 1982 à 61 % en 2002 pour le quintile des revenus les plus faibles, mais il différait peu pour les quintiles des revenus moyens et des revenus les plus élevés (voir la figure 9.22). De plus, les dépenses moyennes par ménage déclarant étaient plus élevées pour les personnes du quintile des revenus les plus faibles (379 $ en 2002) que pour celles du quintile des revenus les plus élevés (330 $)301. Certains peuvent avoir du mal à gérer le coût des produits délivrés sur ordonnance. Selon une étude réalisée en 2001 :

[Traduction] Dans l'année écoulée, 13 % des Canadiens ont déclaré ne pas avoir pris les médicaments qui leur étaient prescrits en raison de leur coût. Ceux qui ont un revenu inférieur à la moyenne étaient particulièrement plus susceptibles que ceux dont les revenus étaient supérieurs à celle-ci de déclarer s'être privés de médicaments délivrés sur ordonnance à cause de la dépense qu'ils représentent (22 % contre 7 %). (Fonds du Commonwealth, 2001, p. 2)

Figure 9.22

Pourcentage des ménages faisant état de dépenses de produits médicaux et pharmaceutiques prescrits, par quintile de revenu, années données, 1982–;2002

Source : Statistique Canada, Enquête sur les dépenses des familles (1982, 1986, 1992) et Enquête sur les dépenses des ménages (1997, 2002).

De plus, l'augmentation des dépenses relatives aux produits délivrés sur ordonnance était importante de 1982 à 2002 pour tous les ménages, mais relativement plus pour les ménages âgés. Les médications multiples y contribuent peut-être car, par exemple, une plus forte proportion de personnes âgées déclarent utiliser au moins cinq médicaments, y compris des médicaments délivrés sur ordonnance et des médicaments en vente libre (Institut canadien d'information sur la santé, 2002). Toutefois, ce qui est encore plus étonnant, c'est l'évolution du pourcentage de ménages qui font état de dépenses relatives à des produits médicaux et pharmaceutiques prescrits (voir la figure 9.23). Le pourcentage de personnes âgées était 2,5 fois plus élevé en 2002 pour les aînés habitant seuls, soit 75 %, comparé à 29 % en 1982. Pour les ménages composés de conjoints aînés, il était presque deux fois plus élevé en 2002 (81 %) qu'en 1982 (43 %). Dans la mesure où ces tendances sont liées aux exigences de partage des coûts des provinces, elles ont des conséquences importantes pour certains Canadiens :

D'après une étude réalisée au Québec, les personnes âgées et les assistés sociaux utilisaient moins de médicaments essentiels, avaient des accidents plus graves et se rendaient plus souvent aux soins d'urgence après une augmentation du partage des coûts pour les médicaments délivrés sur ordonnance, au milieu des années 1990. (Institut canadien d'information sur la santé, 2003b, p. 113)

De plus, d'après un autre rapport :

On s'inquiète tout particulièrement de l'augmentation du fardeau des coûts relatifs aux médicaments chez les personnes proches de la retraite, autrement dit âgées de 55 à 64 ans, qui ont de plus en plus de problèmes de santé nécessitant des médicaments, mais qui ne sont pas couvertes par des assurances-médicaments, privées ou gouvernementales. (Conseil national consultatif sur le troisième âge, 2003, p. 9)

Figure 9.23

Produits médicaux et pharmaceutiques prescrits, dépenses moyennes des ménages et pourcentage de ménages déclarants, ménages âgés, 1982 et 2002

Source : Statistique Canada, Enquête sur les dépenses des familles (1982) et Enquête sur les dépenses des ménages (2002).

Quant aux dépenses des ménages déclarants correspondant à d'autres produits médicaux et pharmaceutiques (non prescrits), elles se montaient en moyenne à 180 $ en 2002, comparé à seulement 48 $ en 1982, ce qui représente un taux de croissance annuel moyen de 6,9 %, contre 3,8 % pour la composante des médicaments en vente libre de l'IPC de 1985 à 2002302. Les dépenses de produits médicaux et pharmaceutiques en vente libre sont inférieures en dollars, mais elles augmentent au même rythme que celles des produits délivrés sur ordonnance.

Protection des consommateurs dans le secteur des produits de santé naturels

L'augmentation des dépenses des ménages relatives aux produits en vente libre reflète en partie l'utilisation croissante de produits de substitution en vente libre, comme les produits de santé naturels. En 1997, on a estimé à entre 1,5 à 2 milliards de dollars le revenu brut du marché des produits de santé naturels, soit une augmentation annuelle de 10 % à 15 % (Rapport du Comité permanent de la santé, 1998). Par le passé, les produits de santé naturels n'étaient pas contrôlés, mais en 2003, le gouvernement fédéral a annoncé l'adoption du Règlement sur les produits de santé naturels303. Le nouveau règlement exige une licence d'exploitation pour tous les produits de santé naturels, dont la sécurité et l'efficacité seront examinées et qui seront soumis à de nouvelles normes d'étiquetage exigeant les éléments suivants :

  • le mode d'emploi
  • les recommandations d'utilisation (ou allégations en matière de santé)
  • une liste de tous les ingrédients ainsi qu'une mise en garde claire et compréhensible.

Le nouveau règlement permettra aux consommateurs d'avoir une meilleure information et les aidera à prendre des décisions d'achat plus éclairées.

Le choix de plus en plus étendu offert sur ce marché contribue à l'augmentation réelle apparente des dépenses :

II est aussi possible que les consommateurs dépensent plus pour des produits en vente libre, comme les médicaments pour les rhumes, ainsi que pour les vitamines, les remèdes à base de plantes médicinales, un grand choix étant maintenant offert. (Chaplin et Earl, 2000, p. 63)

L'attitude envers l'automédication semble aussi avoir changé. Les Canadiens plus instruits sembleraient moins enclins à penser qu'il vaut mieux consulter un médecin avant de prendre des médicaments, même ceux en vente libre304. Le rôle accru des aidants naturels, en raison du vieillissement de la population, constitue un autre facteur, car 71 % de personnes déclarent des frais relatifs à des médicaments en vente libre achetés pour des membres de la famille (voir l'encadré ci-dessous) (Decima Research Inc., 2002).

Le coût des soins dans une société vieillissante

C'est un aspect des soins de santé qui fait l'objet de plus d'attention aujourd'hui :

Aujourd'hui, en Amérique du Nord, le vieillissement de la population conjugué aux changements fondamentaux dans les prestations de services de soins de santé, entraîne une demande individuelle accrue de soins à domicile pour des membres de la famille qui souffrent de problèmes de santé chroniques ou d'incapacités. (Decima Research Inc., 2002, p. 1)

D'après une enquête réalisée en 2002, environ 4 % des adultes canadiens (ou environ 933 000 personnes) assument actuellement le rôle de prestataire de soins familiaux305. Plus de la moitié (57 %) des bénéficiaires de ces soins sont âgés de 65 ans ou plus. L'enquête révèle que 44 % des prestataires de soins familiaux ont des frais pour les soins qu'ils prodiguent à domicile au membre de la famille. Sur ces personnes qui encouraient des frais, 40 % font état de dépenses comprises entre 100 et 300 $ par mois, et 24 %, de dépenses supérieures à 300 $ (Decima Research Inc., 2002).

Primes d'assurance-maladie306

D'après les données sur les primes d'assurance-maladie, la part que celles-ci représentent dans le budget moyen des soins de santé a diminué dans les années 1980 et au début des années 1990, mais elle a de nouveau augmenté plus récemment (voir la figure 9.20). Cette tendance est en partie liée à l'évolution du pourcentage des ménages faisant état de dépenses de primes d'assurance-maladie. Le nombre de ces ménages, soit plus de la moitié (55 %) des ménages canadiens en 2002, était en baisse sensible par rapport aux 63 % de 1982, mais en augmentation par rapport aux 47 % de 1997. Les dépenses moyennes par ménage déclarant, même une fois corrigées, ont augmenté encore relativement plus vite, soit de 6,0 % par an en moyenne de 1982 à 2002. Voici un certain nombre de facteurs qui sont peut-être liés à l'augmentation des dépenses relatives aux primes d'assurance-maladie :

  • l'inadmissibilité de certains travailleurs aux avantages accordés par les employeurs (travailleurs à temps partiel, employés contractuels, exploitants d'une petite entreprise), qui doivent donc acheter une couverture privée
  • les polices de certains régimes d'entreprise qui, au départ à la retraite de l'employé, arrêtent le financement des prestations ou exigent que ce dernier les cofinance
  • les changements dans certains régimes d'assurance-maladie provinciaux (Chaplin et Earl, 2000, p. 62).

Les primes d'assurance-maladie constituent la composante la plus importante des dépenses de santé des quintiles des revenus moyens et les plus élevés. Pour leur part, les ménages du quintile des revenus les plus faibles sont moins susceptibles de déclarer des dépenses de primes d'assurance-maladie, ce qui explique, en partie, le fait que leurs dépenses relatives aux produits médicaux et pharmaceutiques prescrits soient si élevées. De 1997 à 2002, les dépenses relatives aux primes d'assurance-maladie déclarées avaient le plus augmenté (en points de pourcentage) pour les parents seuls, ce qui peut être lié à une augmentation du nombre d'emplois. Quant aux personnes âgées, elles constituent les seuls types de ménage à être plus susceptibles d'avoir déclaré des dépenses de primes d'assurance en 2002 qu'en 1982 (voir la figure 9.24).

Figure 9.24

Pourcentage de ménages déclarant des primes d'assurance-maladie, types de ménage donnés, années choisies (1982, 1997 et 2002)

Source : Statistique Canada, Enquête sur les dépenses des familles (1982) et Enquête sur les dépenses des ménages (1997, 2002).

Soins dentaires et ophtalmologiques

La Loi canadienne sur la santé couvre uniquement la chirurgie dentaire en milieu hospitalier. Les provinces et les territoires peuvent fournir des prestations de maladie complémentaires, comme les soins dentaires, à certains groupes cibles (par ex., les personnes âgées, les enfants, les assistés sociaux). Toutefois, il reste que l'immense majorité des services dentaires sont payés par un financement privé qui est généralement partagé de façon relativement équilibrée entre l'assurance proposée par l'employeur (56 % des dépenses de soins dentaires privés) et les employés (44 %) (Institut canadien d'information sur la santé, 2003b, p. 35). Selon un rapport de 1998, 59 % des salariés sont couverts par des assurances dentaires :

De plus, les travailleurs qui profitent le plus d'une garantie financièrement aujourd'hui (les cadres supérieurs syndiqués qui ont un emploi bien rémunéré, permanent, à temps complet — ceux qui ont des emplois bien rémunérés) sont les plus susceptibles d'avoir une assurance dentaire […] complémentaire. (Reesor et Lipsett, 1998, p. 30)

La part des dépenses des ménages relatives aux services dentaires dans le budget moyen des soins de santé payés était de 18 % en 2002, contre 23 % en 1982. Environ la moitié des ménages (48 %) n'ont rien dépensé en services dentaires en 2002. Certains Canadiens sont couverts par une assurance dentaire, mais on sait aussi que bien des Canadiens n'utilisent les services dentaires qu'en cas de besoin, c'est-à-dire qu'ils se privent de contrôles réguliers (Chaplin et Earl, 2000).

Contrairement aux soins dentaires, la majorité (80 % en 2000) des dépenses privées relatives à des soins ophtalmologiques sont payées par les ménages et pas par des sociétés d'assurance privées (Institut canadien d'information sur la santé, 2003b). En 2002, environ la moitié (51 %) des ménages canadiens ont déclaré des dépenses de soins ophtalmologiques. La part de ces soins dans le budget de soins de santé du ménage moyen, qui était de 13 % au cours des années des enquêtes effectuées entre le milieu des années 1980 et le milieu des années 1990, est tombée à 11 % en 2002. Cette année là, pratiquement les trois quarts (74 %) des dépenses moyennes d'un ménage relatives aux soins ophtalmologiques concernaient des lunettes ou verres de contact sur ordonnance.

Possibilités de recherche

Tandis que l'on continue de relever les défis du système de santé canadien, le rôle des dépenses individuelles devra être soigneusement pris en considération. Pour certains Canadiens, payer les produits et services de santé de leur poche représente déjà une pression importante sur le budget du ménage. L'arrivée d'autres progrès technologiques sur le marché des soins de santé nécessite une attention toute particulière. Il est parfois difficile pour les consommateurs qui traitent avec des professionnels motivés par la concurrence de savoir ce qui constitue des renseignements complets et objectifs. On peut s'attendre, avec le vieillissement de la cohorte de la génération du baby-boom, à ce qu'un certain nombre de nouveaux produits et services fassent leur entrée sur le marché pour soulager les problèmes de soins de santé de ces Canadiens.


260 Par exemple, si l'Association canadienne de normalisation a mis au point son système de certification de la gestion forestière durable, c'est en grande partie par peur du boycott européen des produits du bois canadiens (Bureau de la consommation/Conseil du Trésor, 1998). Retour au texte

261 Voir, par exemple, Oliver Bertin 2003, p. B17. Des plats plus sains sont maintenant proposés par McDonald's parce que les consommateurs boudaient la marque, que les ventes chutaient et que l'entreprise allait enregistrer les premières pertes trimestrielles de son histoire. Retour au texte

262 Au moment de la publication, Statistique Canada préparait un document de recherche sur l'utilisation de données tirées de l'IPC pour exprimer les dépenses des ménages en prix constants. Il faudra tenir compte de toute proposition ultérieure de Statistique Canada dans les études futures sur la consommation qui utiliseront des données relatives aux dépenses. Retour au texte

263« Foire aux questions », Statistique Canada, Données pour les entreprises. Retour au texte

264 Les données de l'Enquête sur les dépenses des ménages excluent les dépenses remboursées (telles les dépenses liées au travail ou celles assumées par une assurance). Retour au texte

265 Une société de cours particuliers américaine qui a des franchises dans tout le Canada déclare que ses taux d'inscription canadiens ont augmenté de 60 % au cours des sept dernières années. Repris dans Alphonso, 2004, p. A1. Retour au texte

266 Soins de santé, jeux de hasard ainsi que dons en argent et contributions. Retour au texte

267 En 2001, 54,3 % des ménages composés d'un couple avec enfants occupaient un logement leur appartenant pour lequel ils avaient souscrit un emprunt hypothécaire, comparé à une moyenne de 44,4 % pour l'ensemble des ménages. Voir Statistique Canada, 2003a, tableaux 4 et 5. Retour au texte

268 Les données de ce chapitre pour les ménages composés de conjoints avec enfants concernent les ménages sans personne additionnelle. Voir l'annexe pour des détails sur les données relatives aux dépenses. Retour au texte

269 Une partie de la différence tient probablement à la taille plus petite, en moyenne, des ménages monoparentaux et à leurs besoins en conséquence moindres en logement et en nourriture. Retour au texte

270 En tout, 93,7 % et 92,2 % des ménages composés de conjoints avec enfants déclaraient posséder, respectivement, un lave-linge et un sèche-linge, comparé à 80,7 % et 78,8 % des ménages monoparentaux. Voir Statistique Canada, 2003a. Retour au texte

271 En 2001, 74,0 % des ménages monoparentaux déclaraient avoir un véhicule, comparé à 95,6 % des ménages composés de conjoints avec enfants. Statistique Canada, 2003a. Retour au texte

272 En 2001, 54,7 % des ménages monoparentaux déclaraient louer et 16 % avaient déménagé dans l'année, contre 18,4 % et 10,4 %, respectivement, des ménages composés de conjoints avec enfants. Statistique Canada, 2003a. Retour au texte

273 Si les deux conjoints sont âgés de 65 ans ou plus, leur ménage ne sera pas compté dans ce type de ménage mais dans celui des ménages composés de conjoints aînés. Retour au texte

274 Marcia D. Lowe, Alternatives to the Automobile: Transport for Livable Cities, Worldwatch Institute, 1990, cité dans le Centre pour un transport durable, 1997, p. 15. Retour au texte

275 Seules des correction mineures ont été nécessaires pour comparer les données de l'Enquête sur les dépenses des familles et de l'Enquête sur les dépenses des ménages relatives aux dépenses de transport (regroupement de différents postes principalement pour constituer des catégories de transport sommaires similaires). Il reste, cependant, des limites générales dans la comparaison de différentes enquêtes dans le temps (voir l'annexe). Retour au texte

276À la figure 9.11, la propriété est calculée approximativement à partir de la proportion de ménages faisant état de dépenses liées à l'utilisation d'un véhicule automobile. Retour au texte

277 Il n'y a pas de données pour 1982, les frais de location et de location-bail étant regroupés dans une seule catégorie. Retour au texte

278 Voir, par exemple, « Standard Disclosure Language for Motor Vehicle Advertisement ». Retour au texte

279 Par exemple, la part du segment des petits camions dans les ventes totales de véhicules au Canada est passée de 0,1 % en 1981 à 16,2 % en 1996, et celle des véhicules utilitaires sport intermédiaires, de 0,2 % à 5,4 %. Voir Desrosiers, 2001. Retour au texte

280 Les enquêtes sur les dépenses comprennent l'achat de véhicules, neufs et d'occasion. Retour au texte

281« La hausse des émissions du secteur des transports est sans doute liée […] aussi à l'évolution de la demande dans le secteur des véhicules légers où les consommateurs ont privilégié l'achat de camions légers qui, en moyenne, émettent 40 p. 100 de plus de GES [gaz à effet de serre] au kilomètre que les voitures. » Voir Environnement Canada, 2003, p. 24-25. Retour au texte

282 D'après les données de l'Enquête sur les dépenses des ménages de 2001, 57 % des couples avec enfants déclaraient que leur ménage avait au moins deux véhicules automobiles, contre 36 % de l'ensemble des ménages. Retour au texte

283 Prédiction de David Foot rapportée dans Barron, 2003. Retour au texte

284 Voir CBC News Online (2003a), qui reprend des statistiques du Bureau d'assurance du Canada selon lesquelles 10 % des conducteurs albertains roulent sans assurance (Anglais seulement). Retour au texte

285 Voir, par exemple, Dan Westell, « Insurance: Private vs Public » (Anglais seulement), CBC News Online, 15 octobre 2003. Retour au texte

286 Les données sur les dépenses des ménages renseignent sur l'entretien et les réparations des véhicules automobiles, autant en propriété qu'en location-bail, en dehors des pneus, des batteries et autres pièces d'automobile. Retour au texte

287 Il est à noter qu'une même plainte peut porter sur différents sujets. Retour au texte

288 Rapport du commissaire aux plaintes relatives au transport aérien : juillet 2002 à décembre 2002. Retour au texte

289 Selon les données de l'Enquête sur les dépenses des ménages de 2002, la taille moyenne des ménages du quintile des plus faibles revenus est de 1,53 personne. Elle passe à 3,48 personnes dans le quintile des revenus les plus élevés. Retour au texte

290 Y compris des articles tels que les repas préparés surgelés, les aliments cuisinés, le beurre d'arachide, les chips, les soupes et les aliments pour bébé. Retour au texte

291 Les aliments nutraceutiques ou fonctionnels sont des produits qui proviennent de la purification d'aliments ou qui ont été isolés d'aliments et qui ont montré qu'ils pouvaient être bénéfiques pour la santé comme suppléments alimentaires (par ex., les gélules d'huile de lin). Ce sont des produits alimentaires consommés dans le cadre du régime alimentaire qui ont démontré leur aspect bénéfique sur le plan physiologique ou la possibilité de réduire le risque de maladies chroniques (par ex., le lait à haute teneur en calcium). Retour au texte

292 Les frais de représentation sont des sommes que les fabricants versent aux détaillants pour s'assurer un espace linéaire. Les rabais pour promotion sont des concessions qu'accordent les fabricants pour inciter les détaillants à stocker certains produits de marque. Source : Harris, 2002, p. 25. Retour au texte

293 Au printemps 2000, un sondage national réalisé par Angus Reid à la demande d'Agriculture et Agroalimentaire Canada a révélé que lorsqu'on leur décrivait brièvement le processus, 42 % des répondants estimaient que c'était une mauvaise idée. Voir Santé Canada, 2002. Retour au texte

294 Les questions les plus demandées –; Biotechnologie et aliments génétiquement modifiés, Partie 2 : Évaluation de l'innocuité d'aliments génétiquement modifiés, diffusé. Retour au texte

295 Par exemple, l'utilisation, en 1998, de cultures GM résistantes aux insectes dans certaines productions de coton a permis de réduire de plus de 12 % l'utilisation de pesticides chimiques. Source : Fortin, 2001. Retour au texte

296 Par exemple, dans le cas qui mettait en cause StarLink (un hybride de maïs GM approuvé pour l'alimentation du bétail, mais pas pour la consommation humaine), le promoteur du produit a indiqué que 12 % des cultures, ou 9 millions de boisseaux de StarLink, avaient déjà été récoltés et vendus apparemment dans la chaîne alimentaire humaine. Source : Clark, 2000. Retour au texte

297« La distinction entre les primes des régimes d'assurance-maladie privés et des régimes à financement public (provinciaux) n'est pas toujours claire pour les répondants […] Pour cette raison, on peut faire davantage confiance à l'estimation globale des primes d'assurance-maladie qu'aux composantes Régime d'assurance-hospitalisation et frais de médicaments et Régime privé d'assurance-maladie. » Statistique Canada, 2003f, p. 20-21. Retour au texte

298 Ce qui comprend les frais payés, les frais d'assurance privée et les frais publics. Retour au texte

299 Les différences entre l'Enquête sur les dépenses des familles et la figure 9.21 ne peuvent pas expliquer entièrement l'augmentation entre 1992 et 1997 étant donné que, selon les données de l'Enquête sur les dépenses des familles de 1996, la proportion était déjà de 63 %. Retour au texte

300 Les données de la série v737547 de CANSIM de Statistique Canada ne sont disponibles qu'à partir de 1985. Retour au texte

301 Fondé sur les données de Statistique Canada, Enquête sur les dépenses des ménages, 2002. Retour au texte

302 Les données de la série v737548 de CANSIM de Statistique Canada n'existent que depuis 1985. Retour au texte

303 Tombent sous le coup du Règlement, les remèdes à base de plantes médicinales, les remèdes homéopathiques, les vitamines, les minéraux, les remèdes traditionnels, les probiotiques, les acides aminés et les acides gras essentiels (de type Omega-3, par exemple). Source : Santé Canada 2003c. Retour au texte

304 Seuls 42 % des personnes interrogées qui avaient terminé leurs études universitaires étaient d'accord avec la déclaration, comparé à 69 % de celles qui n'avaient pas terminé le secondaire. Source : Ipsos-Reid, 2001. Retour au texte

305 Défini comme étant une personne qui prodigue, actuellement à son domicile (ou à celui du membre de la famille), des soins à un autre membre de la famille ayant une santé fragile ou souffrant d'une incapacité physique, d'une déficience ou d'une maladie chronique (à l'exclusion des soins de courte durée relatifs à un accident ou une maladie). Source : Decima Research Inc., 2002, p. 1. Retour au texte

306 Les dépenses relatives aux primes d'assurance-maladie comprennent les paiements des régimes d'assurance-maladie/médicaments provinciaux (financés par le gouvernement), le cas échéant, et les régimes d'assurance-maladie privés, y compris les assurances de soins dentaires et l'assurance-accident/invalidité. Source : Chaplin et Earl, 2000, p. 61. Retour au texte