Chapitre 6 — Avoirs des consommateurs
Le revenu n'est qu'un indicateur partiel de la capacité des consommateurs de participer au marché. Ainsi, une personne âgée peut disposer d'un revenu assez faible mais vivre une retraite assez confortable en profitant de biens accumulés, ou une personne qui se retrouve temporairement sous-employée pourra compléter son revenu actuel en empruntant. En revanche, les personnes à revenu très élevé peuvent connaître de graves difficultés financières si elles ont à rembourser des dettes importantes. Donc, la richesse, ou avoir net, donne une idée supplémentaire de la situation financière des Canadiens. Le présent chapitre et les deux suivants examinent les tendances générales des avoirs, de l'endettement et de l'avoir net, respectivement, de 1984 à 1999, ainsi que la situation financière de quelques groupes démographiques clés de consommateurs.
Il est reconnu qu'au-delà du revenu, les avoirs jouent aussi un rôle important dans le bien-être des consommateurs :
Nous savons intuitivement que l'épargne et les avoirs ont un impact aussi important que le revenu sur la sécurité financière et économique générale. Pour quiconque a déjà présenté une demande d'hypothèque ou d'aide sociale ou a sollicité les conseils d'un planificateur financier, il va de soi que l'épargne, aussi modeste soit-elle, demeure une ressource économique importante. […] [Les avoirs] contribuent également à augmenter le capital social ainsi que le niveau de participation et d'inclusion des citoyens. Par exemple, les propriétaires immobliers semblent être des citoyens plus engagés que les locataires et jouir d'une plus grande stabilité conjugale. On remarque aussi que ces familles paraissent jouir d'une meilleure santé et d'un bien-être supérieur. (Nares et Robson-Haddow, 2003, p. 51)
Les avoirs sont classés en deux grands groupes : les avoirs non financiers (résidence principale, automobile, etc.) et les avoirs financiers (dépôts dans des établissements financiers, REER, etc.). Au total, le montant global des avoirs détenus par les Canadiens a augmenté en termes réels pour passer de 1,4 à 2,6 billions de dollars entre 1984 et 1999. Cette augmentation tient en partie à la croissance démographique, car le nombre d'unités familiales est passé de 9,5 millions en 1984 à 12,2 millions en 1999184. Cependant, cette croissance démographique n'explique pas entièrement la valeur croissante des avoirs. Si l'on compare 1984 et 1999, la valeur médiane des avoirs des unités familiales canadiennes est passée de 92 722 $ à 124 500 $ (voir la figure 6.1).
1984 | 1999 | |||
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médiane ($) | % faisant état | médiane ($) | % faisant état | |
Nota : Contrairement aux valeurs moyennes, les valeurs médianes ne s'additionnent pas. Autrement dit, la somme des catégories n'est pas égale au total. * Les données de 1999 sont corrigées afin de pouvoir les comparer à celles de 1984. Retour au texte ** L'ensemble des unités familiales comprend les familles économiques et les personnes seules. Retour au texte Source : Statistique Canada, Enquête sur la sécurité financière, tableaux personnalisés. | ||||
Avoirs financiers | 8 704 | 94 | 15 000 | 96 |
REER/Comptes de retraite immobilisés | 9 459 | 29 | 20 000 | 57 |
Dépôts dans des établissements financiers (autres que REER) | 4 368 | 92 | 2 670 | 91 |
Fonds communs de placement/ actions/obligations (autres que REER) | 5 235 | 36 | 7 500 | 31 |
Autres avoirs financiers (autres que REER) | 6 897 | 12 | 5 000 | 16 |
Avoirs non financiers | 83 526 | 87 | 112 000 | 87 |
Propriété | 91 956 | 60 | 125 000 | 62 |
Autres biens immobiliers | 45 978 | 19 | 65 000 | 17 |
Véhicules automobiles | 7 663 | 80 | 9 000 | 80 |
Autres avoirs non financiers | 4 598 | 2 | 5 000 | 1 |
Capitaux dans des entreprises | 61 304 | 15 | 10 000 | 19 |
Total des avoirs | 92 722 | 100 | 124 500 | 100 |
Nombre d'unités familiales (en millions) | 9,50 | 12,22 |
Le principal avoir des Canadiens est leur maison
Le principal avoir des Canadiens, en moyenne, est leur résidence principale, qui représentait globalement un peu plus de 1,1 billion de dollars en 1999, ou 42,3 % de l'ensemble des avoirs, contre 605,2 milliards environ en 1984, ce qui représentait aussi 42,3 % de l'ensemble des avoirs (Statistique Canada, 2001a, p. 22).185 Le pourcentage d'unités familiales canadiennes propriétaires a augmenté au cours de ces 15 années, passant de 60 % en 1984 à 62 % en 1999. Parallèlement, d'après les chiffres fournis par les propriétaires, la valeur médiane de la résidence principale canadienne est passée de 91 956 $ à 125 000 $.
D'après un article de recherche récent (Tal, 2003), le prix des maisons a augmenté de 16 % en termes réels entre 1998 et la mi-2003. Profitant de cette valorisation supplémentaire et de faibles taux hypothécaires, les ménages canadiens retirent de l'argent de leur maison dans des proportions jamais vues. CIBC World Markets estime qu'entre 2001 et la mi-2003, les refinancements hypothécaires destinés à libérer des liquidités ont ajouté 12 milliards de dollars dans les poches des propriétaires, tandis que les prêts hypothécaires de transformation de l'avoir propre foncier ont ajouté 10 autres milliards de dollars sur cette même période (Tal, 2003). CIBC World Markets fait remarquer que ces liquidités supplémentaires peuvent se révéler positives pour les consommateurs, si elles leur servent à échanger des dettes non garanties relativement chères contre un autre instrument garanti et moins cher. Il semble, cependant, qu'une proportion plus importante de ces liquidités empruntées sur l'avoir propre foncier serve à dépenser davantage (Tal, 2003, p. 2), au lieu d'aller au remboursement de dettes.
Les finances de nombreux consommateurs qui ne sont pas propriétaires sont très précaires. D'après les données non corrigées de l'ESF de 1999, la propriété d'une résidence principale est étroitement liée à l'avoir net186. En 1999, les locataires représentaient 39,6 % des unités familiales et leur avoir médian s'élevait à tout juste 8 000 $ (Kerstetter, 2003, p. 37), comparé à 111 807 $ pour les familles propriétaires ayant un emprunt hypothécaire et 259 200 $ pour les familles propriétaires sans emprunt hypothécaire (Kerstetter, 2003).
La situation financière beaucoup plus précaire des locataires est évidente lorsque l'on examine les données de la recherche sur l'opinion publique relative aux intentions d'achat d'une maison. Il ressort d'un sondage réalisé en 2003 qu'une majorité (62 %) de Canadiens qui étaient locataires déclaraient ne pas penser acheter une maison dans les deux années à venir, la raison en étant le plus souvent de nature financière. En effet, 37 % disaient « ne pas avoir les moyens d'acheter une maison », 11 % « ne pas avoir un revenu disponible suffisant », 9 % évoquaient « des problèmes financiers personnels », 5 % estimaient « ne pas pouvoir se permettre un emprunt hypothécaire » et 3 % disaient « ne pas avoir assez pour un versement initial » (RBC Groupe financier, 2003).
D'autres données confirment également que beaucoup de locataires canadiens sont confrontés à des problèmes financiers. Ainsi, un rapport de 2001 fait remarquer qu'en 1999, le revenu médian des ménages de locataires187 s'élevait à 20 947 $, soit moins de la moitié du revenu médian des propriétaires (43 478 $) (Hulchanski, 2001, p. 5). La même source souligne qu'après correction pour tenir compte de l'inflation, le revenu médian des propriétaires a augmenté de 5 % par rapport à 1984, où il était de 41 380 $, mais que le revenu médian des locataires a reculé de 3 %, par rapport à 21 554 $. Parallèlement, l'élément logement en location de l'IPC a augmenté de 2,7 % par an en moyenne, comparé à seulement 2,2 % de croissance pour les logements en propriété188. Il n'est sans doute pas surprenant, dès lors, que l'ESF de 1999 révèle qu'en 1998, 24 % des familles locataires étaient en retard de deux mois au moins dans le paiement d'une facture, d'un prêt, du loyer ou d'une hypothèque, soit près de deux fois plus que les familles propriétaires ayant un emprunt hypothécaire (13,6 %) et plus de quatre fois le taux des familles propriétaires dégagées de tout emprunt hypothécaire (5,7 %) (Pyper, 2002, p. 19). Ensemble, ces données signifient qu'en plus d'avoir très peu de fonds propres, beaucoup de Canadiens qui ne sont pas propriétaires sont confrontés à des problèmes importants dans leurs finances de base.
Comme le fait remarquer un chercheur spécialiste des études urbaines et communautaires, les dynamiques qui en résultent sur le marché du logement sont assez polarisées :
[Traduction] Les propriétaires et les propriétaires potentiels (revenu élevé et locataires à mobilité ascendante) peuvent surenchérir sur les locataires pour l'achat de terrains résidentiels, autrement dit de terrain à bâtir. Pour faire concurrence aux promoteurs de copropriétés en matière de terrain, les promoteurs de logements locatifs devraient pratiquer des loyers trop élevés pour la plupart des locataires. Il existe un marché de l'offre et de la demande dynamique dans le secteur de la propriété foncière, alors que dans le secteur locatif, il n'existe qu'une demande et des besoins sociaux, sans nouvelle offre. (Hulchanski, 2001, p. 3)
Des types de comptes financiers de plus en plus variés
Les données de l'ESF présentées dans ce chapitre classent les avoirs financiers en quatre catégories : les régimes enregistrés (ce qui comprend les REER et les comptes de retraite immobilisés [CRI]) et trois types de comptes non enregistrés (les dépôts dans des établissements financiers; les fonds communs de placement, les actions et les obligations189 ; et les autres avoirs financiers). Ensemble, les Canadiens avaient 781 milliards de dollars en avoirs financiers en 1999190, ce qui représentait 29,9 % de tous les avoirs191, comparé à 301,5 milliards de dollars en 1984, ce qui représentait alors 21,1 % de tous les avoirs (voir la figure 6.2).
* 1999 Les données de 1999 sont corrigées afin de pouvoir les comparer à celles de 1984.
Sources : Statistique Canada, ESF, tableaux personnalisés; et Statistique Canada, no au Catalogue 13-595, p. 22, mai 2001.
Épargne de base
Si l'on compare 1984 et 1999, il y a eu peu de changement dans la proportion de Canadiens qui faisaient état d'une épargne de base (dépôts dans des établissements financiers). En effet, un peu plus de 90 % déclaraient utiliser cet instrument financier les deux années. Cependant, si le pourcentage n'a pratiquement pas changé dans l'intervalle, en revanche, le dépôt médian détenu dans un établissement financier a nettement baissé, passant de 4 368 $ en 1984 à 2 670 $ en 1999 (voir la figure 6.1)193.
REER et autres investissements
La baisse de l'utilisation des dépôts non enregistrés dans les établissements financiers s'explique probablement en partie par la popularité croissante d'autres instruments d'épargne et de placement. En particulier, la forte croissance des taux de propriété de REER et des montants de contribution à ces instruments est, de loin, le changement le plus important intervenu dans le profil des avoirs des consommateurs au cours des 20 dernières années. Le pourcentage de Canadiens qui investissent dans des REER a presque doublé entre 1984 et 1999, passant de 29 % à 57 %, et le montant médian détenu est passé de 9 459 $ à 20 000 $ (voir la figure 6.1)194. En revanche, le pourcentage de Canadiens titulaires de placements autres que des REER (fonds communs de placement, actions et obligations) est passé de 36 % en 1984 à 31 % en 1999, mais le montant médian détenu est passé de 5 235 $ à 7 500 $195.
Il y a plusieurs raisons possibles à la forte croissance des REER. Le rendement moindre des comptes chèques et des comptes d'épargne a certainement incité à passer aux REER, car les taux d'intérêt196 sont passés de plus de 10 % en mai 1984 à moins de 5 % entre mai et juillet 1999197. Parmi les autres facteurs qui expliquent l'augmentation de propriété de REER et des montants de contribution à ces instruments, citons le vieillissement de la population, la participation accrue des femmes à la population active, plusieurs changements législatifs intervenus entre 1984 et 1999, et les campagnes publicitaires annuelles des institutions financières.
Les REER présentent quantité d'avantages potentiels pour les consommateurs, qui peuvent accroître leur revenu disponible courant, grâce à une baisse d'impôt entraînée par la souscription à un REER. De plus, les REER offrent l'avantage de retarder le paiement d'impôts et peuvent aussi faire franchement baisser la valeur réelle de ces paiements, si une personne se trouve dans une tranche de revenu inférieure quand elle retire les fonds, ce qui est souvent le cas. Il est possible, dans le cadre du Régime d'accession à la propriété d'utiliser les REER pour acheter une maison. Les REER permettent aussi aux consommateurs de diversifier leur portefeuille, car il n'existe aucune corrélation parfaite entre les différentes catégories d'investissement dans le cycle économique. Ainsi, en période de ralentissement économique, on s'attendrait généralement à ce que les taux d'intérêt et le cours de nombreuses actions chutent et à ce que le prix des obligations augmente à mesure que les taux d'intérêt baissent. En outre, les fonds communs de placement, composante importante de nombreux REER, sont souvent diversifiés de par leur nature même et contiennent divers types de valeurs mobilières émises par différents émetteurs. Donc, l'utilisation croissante des fonds communs de placement comme instrument d'épargne peut mettre leurs propriétaires à l'abri de fluctuations du marché, dans une certaine mesure.
Cependant, la popularité croissante des REER et le recul de l'épargne détenue dans des comptes d'épargne de base ont quantité de conséquences importantes pour les consommateurs. Ainsi, il se peut que les REER ajoutent un élément de risque aux finances de certains consommateurs, car certains REER sont plus variables que des comptes d'épargne plus traditionnels (par ex., les dépôts dans des établissements financiers qui bénéficient, dans certaines limites, de la protection de la Société d'assurance-dépôts du Canada). Il existe des REER moins risqués (par ex., les certificats de placement garantis), mais ceux qui sont liés aux marchés boursiers sont parfois beaucoup plus instables. Ainsi, entre août et novembre 2000, le TSE 300, indice composé de la bourse de Toronto, a chuté de près de 2 500 points. Autrement dit, il a perdu plus de 20 % de sa valeur en tout juste trois mois (voir la figure 6.3).
Nota : Le dernier point de données remonte à novembre 2003.
Source : Statistique Canada, série v122620 de CANSIM.
Cependant, il faut resituer ce résultat dans son contexte. Les années 1990, en général, ont été marquées par un marché haussier sans précédent, et le TSE 300 a clôturé à 8 414 points, soit plus de deux fois plus haut qu'au début de la décennie (3 704). Les exemples ci-dessus donnent une idée des pertes et gains qui peuvent résulter de placements dans des instruments boursiers. Les consommateurs qui investissent à long terme sont en partie à l'abri d'un repli du marché à court terme, mais d'autres, qui ont besoin de fonds dans un avenir immédiat (par ex., ceux qui souhaitent profiter du Régime d'accession à la propriété ou ceux qui sont proches de la retraite), peuvent faire les frais d'un marché boursier instable.
L'information financière devient de plus en plus compliquée
Les documents d'information connexes de certains instruments financiers, comme les fonds communs de placement, sont un autre sujet de consommation. Comme nous le disons au chapitre 4, il semble que bien des consommateurs ne possèdent pas certaines notions élémentaires de lecture et de calcul. Ainsi, 22 % des adultes canadiens ont beaucoup de mal avec tout document imprimé et 24 % ne peuvent par ailleurs lire que des choses simples (Statistique Canada, 1996). La plupart des fonds communs de placement s'accompagnent de documents d'information très longs, et même pour les consommateurs d'un niveau de littératie suffisant :
Voici [des] observations entendues à plusieurs reprises au sujet de la divulgation [sur les fonds communs de placement] :
- il y a beaucoup trop de documents;
- les gens se sentent submergés par la documentation;
- les gens ne veulent pas de tous ces documents et de toute cette information;
- les gens ne liront pas tous les documents qui leur sont remis. (Stromberg, 1998, p. 87)
En outre, le choix des consommateurs dans l'industrie des fonds communs de placement a sensiblement augmenté ces 10 dernières années. Le nombre de fonds communs de placement gérés au Canada a presque quadruplé, passant de 505 en 1991 à 1 956 en 2002 (Institut des fonds d'investissement du Canada, 2003). Cette offre croissante de produits donne plus de choix aux consommateurs, mais la somme d'information à digérer est vraiment énorme.
Ce n'est pas seulement le volume même d'information disponible qui est problématique pour certains consommateurs. Il y a aussi le degré de complexité de cette information financière199. Dans le domaine en pleine expansion des fonds communs de placement, il n'existe pas de norme par rapport à laquelle évaluer la performance de fonds concurrents. Il est donc très compliqué de faire des comparaisons entre des fonds qui utilisent des méthodes d'évaluation de la performance différentes. D'après la recherche sur l'opinion publique, les consommateurs eux-mêmes ont l'impression de savoir assez peu de choses sur les placements. Il ressortait d'une enquête de 2002 que 8 % seulement des personnes interrogées estimaient avoir des connaissances « poussées » en matière d'investissement, alors que 44 % déclaraient avoir des connaissances « moyennes », 36 % des connaissances « limitées » et 11 % pas de connaissances du tout (RBC Groupe financier, 2003). Un autre sondage qui portait sur les connaissances des Canadiens en matière de placements arrivait aux mêmes conclusions. À la question « La Société d'assurance-dépôt du Canada assure-t-elle les fonds communs de placement à hauteur de 60 000 $? », 33 % des personnes interrogées ont répondu par l'affirmative et 43 %, qu'elles ne savaient pas. Seules un quart environ (24 %) des personnes interrogées savaient que ce n'était pas vrai200. Avec ce manque général de connaissances :
Les gens sont vulnérables aux offres qui leur promettent de « s'enrichir facilement » parce qu'ils ne comprennent pas vraiment ce qu'ils ont acheté, si cela convient à leurs besoins, ou ne peuvent déchiffrer les « passages subtils » qui risquent de comporter des conséquences négatives pour eux. […] Les gens passent souvent plus de temps à magasiner l'achat d'un téléviseur ou à planifier leur vacances qu'à planifier et à gérer leurs affaires de manière à pouvoir répondre à leur besoins financiers actuels et futurs. (Stromberg, 1998, p. 38)
Apparemment, certains consommateurs ont également du mal à faire la distinction entre le moment où on leur donne des conseils financiers indépendants et celui où on leur vend un produit, c'est-à-dire celui où le « conseiller » est, en fait, un vendeur qui a tout intérêt financièrement à faire aboutir la transaction (Stromberg, 1998, p. 7). En outre, ils ne sont généralement pas au courant des frais et charges à payer lorsqu'ils investissent dans des fonds communs de placement (Stromberg, 1998, p. 106). Il n'est donc pas surprenant, sans doute, que 88 % des Canadiens interrogés déclarent qu'ils trouvent « assez difficile » ou « très difficile » de comprendre leurs options en tant que consommateurs quand ils prennent des décisions au sujet de produits de placement tels que les fonds communs de placement et les REER201.
Possibilités de recherche
La somme d'argent « retirée » des maisons canadiennes, sous forme de prêt hypothécaire, de transformation de l'avoir propre financier ou de refinancement, a considérablement augmenté. À l'heure actuelle, on ne sait pas grand-chose sur la situation financière des propriétaires qui utilisent ces options ni sur ce qu'ils font de cet argent. Comme une maison est le plus gros investissement de beaucoup de Canadiens et qu'une maison dégagée d'emprunt hypothécaire peut occuper une place importante dans la planification de retraite, il serait bon d'approfondir la recherche dans ce domaine. De plus, étant donné leur retard sur les propriétaires dans le processus d'accumulation d'avoirs, une analyse plus détaillée de l'avoir des locataires serait également utile. Comme l'ont fait remarquer dernièrement deux chercheurs à propos de la pauvreté : tout comme la politique de soutien du revenu, qui fait depuis longtemps l'objet de débats et d'études, la constitution d'un patrimoine peut gagner à un débat et à une recherche plus poussés au Canada et à l'étranger (Nares et Robson-Haddow, 2003, p. 53). Enfin, il faudrait continuer d'étudier des solutions éventuelles pour combler le fossé entre le niveau de littératie des consommateurs et l'information compliquée dont s'accompagnent de nombreux instruments financiers.
184 Il est à noter que la croissance du nombre des ménages résulte tout simplement en partie de la division des ménages (par ex., divorce), ce qui n'influe pas sur le montant global des avoirs des Canadiens. Cependant, d'autres nouveaux ménages, comme ceux des nouveaux immigrés, ajoutent au montant global des avoirs. Retour au texte
185 Aussi, Statistique Canada, ESF, tableaux personnalisés. Retour au texte
186 Les données de ce paragraphe ont été obtenues auprès du Centre canadien de politiques alternatives, qui ne dispose de données (non corrigées) que pour 1999. Retour au texte
187 Plusieurs facteurs peuvent influer sur les différences de revenu du ménage entre les locataires et les propriétaires, dont la taille du ménage et le nombre de soutiens économiques. D'après le no au Catalogue 62-202 de Statistique Canada, par exemple, la taille du ménage moyen locataire était de 2,04 en 2001, comparé à 2,83 pour les ménages propriétaires. Retour au texte
188 Source : Statistique Canada, séries v737422 et v737426 de CANSIM. Retour au texte
189 Les fonds communs de placement, les actions et les obligations constituent trois catégories séparées dans la publication principale de Statistique Canada (no au Catalogue 13-595). Cependant, en raison de la petite taille des échantillons en 1984 (une fois séparés par âge et type de famille), ces éléments ont dû être réunis en une seule catégorie. Retour au texte
190 Pour que ce chiffre puisse être comparé à celui de 1984, la valeur des annuités a été supprimée des autres avoirs financiers. Retour au texte
191 Pourcentage calculé en utilisant pour le total des avoirs un chiffre de 1999 qui a été corrigé afin de pouvoir le comparer aux données de 1984. Cette correction, qui était assez minime, n'a pas modifié la proportion. Retour au texte
192 Il est à noter qu'il est possible que certaines personnes aient eu un compte en banque totalement vide au moment de l'enquête. Cependant, on part du principe que ce cas serait l'exception et que déclarer n'avoir rien sur un compte bancaire est une approximation raisonnable pour les personnes sans compte bancaire. Retour au texte
193 Le montant médian est calculé uniquement à partir des personnes qui déclarent être titulaires d'un dépôt dans un établissement financier. Autrement dit, les valeurs nulles sont exclues. Retour au texte
194 Le montant médian est calculé uniquement à partir des personnes qui déclarent souscrire à un REER. Autrement dit, les valeurs nulles sont exclues. Retour au texte
195 Le montant médian est calculé uniquement à partir des personnes qui déclarent avoir des placements autres que dans des REER. Autrement dit, les valeurs nulles sont exclues. Retour au texte
196 Ou, plus précisément, le taux d'escompte de la Banque du Canada. Retour au texte
197 L'enquête sur l'avoir de 1984 a été réalisée en mai 1984 et la collecte de données pour celle de 1999 a eu lieu entre mai et juillet 1999. Retour au texte
198 Il s'agissait de la limite pour les personnes ne cotisant pas à un régime de pension agréé (RPA) offert par un employeur. Le plafond pour les personnes cotisant à un RPA était de 20 % du revenu à concurrence de 3 500 $, moins la cotisation salariale au RPA. Retour au texte
199 Il ressort d'une étude canadienne qu'il faut un diplôme universitaire ou collégial pour comprendre les prospectus des fonds communs de placement, qui sont généralement « très difficiles » à lire. Voir Colbert, Carty et Beam, 1998. Retour au texte
200 Question posée pour le Bureau de la consummation dans l'enquête Focus Canada réalise par Environics Research Group (premier trimestre de 2002). Retour au texte
201 Ibid. Retour au texte